The Flash
– sortie le 14 juin 2023 –
[Résumé officiel]
Les réalités s’affrontent dans THE FLASH lorsque Barry se sert de ses super-pouvoirs pour remonter le temps et modifier son passé. Mais ses efforts pour sauver sa famille ne sont pas sans conséquences sur l’avenir, et Barry se retrouve pris au piège d’une réalité où le général Zod est de retour, menaçant d’anéantir la planète, et où les super-héros ont disparu.
À moins que Barry ne réussisse à tirer de sa retraite un Batman bien changé et à venir en aide à un Kryptonien incarcéré, qui n’est pas forcément celui qu’il recherche. Barry s’engage alors dans une terrible course contre la montre pour protéger le monde dans lequel il est et retrouver le futur qu’il connaît. Mais son sacrifice ultime suffira-t-il à sauver l’univers ?
[Début de l’histoire]
Barry Allen (Ezra Miller) se rend à son travail mais est appelé par Alfred Pennyworth (Jeremy Irons) pour venir en aide à Batman (Ben Affleck) : un hôpital risque de s’écrouler à Gotham City.
Une fois sa mission accomplie, Barry retrouve Iris West (Kiersey Clemons), une ancienne camarade de classe devenue journaliste qui l’interroge sur la nouvelle audition du procès de son père (Ron Livingston) qui a lieu prochainement.
En effet, des années plus tôt, Henry Allen est accusé du meurtre de sa femme, Nora (Maribel Verdú). Barry espère prouver un jour l’innocence de son paternel, en vain…
Jusqu’au jour où le bolide écarlate se découvre une surprenante possibilité : il peut remonter dans le temps grâce à sa Force Véloce ! Le jeune scientifique remonte donc au jour fatidique et pense pouvoir changer le passé mais lorsqu’on manipule le temps, ce ne sont pas forcément plusieurs univers qui se créent mais… qui rentrent en collision.
Dans l’univers où Barry atterrit, Batman est différent (Michael Keaton), Kal-El/Clark Kent/Superman n’existe pas mais sa cousine Kara/Supergirl (Sasha Calle) le remplace. En revanche, le terrible général Zod (Michael Shannon) est bien présent et menace d’exterminer la Terre (comme dans Man of Steel) si on ne lui livre pas l’alien de Krypton.
Barry Allen fait donc équipe avec son « double » (!) qui doit apprendre à maîtriser ses pouvoirs ainsi qu’un Chevalier Noir retraité afin de tenter de sauver cet univers… et les autres !
[Critique – sans révélations majeurs, un bloc en contenant est disponible en fin de critique]
Plus de vingt ans après sa mise en chantier (à l’époque sous forme de film indépendant) et presque dix ans après son annonce officielle (été 2014) comme opus de l’univers DC partagé au cinéma prévu pour 2018, le film The Flash sort enfin sur grand écran. Fruit d’une production chaotique suite à de multiples facteurs (on y reviendra), la fiction sur Barry Allen est un étrange fourre-tout qui fonctionne – hélas – moyennement. Le bolide écarlate était apparu très rapidement dans Batman v Superman (2016) avant d’être un peu plus mis en avant dans Justice League (2017) puis dans Zack Snyder’s Justice League (2021). Si The Flash se déroule après tous ces films [1], il propose malgré tout une origin story sur le célèbre écarlate grâce à deux procédés. Le premier est simplement le flash-back, usité pour montrer son enfance et le second est la « reproduction » de l’attribution de ses pouvoirs à « l’autre Barry ».
En effet, le Barry Allen auquel le spectateur est (probablement) familier doit faire en sorte que son insupportable « double » (de l’univers dans lequel Barry débarque) récupère les mêmes pouvoirs que lui et sache les utiliser. C’est sans doute l’un des points forts du long-métrage de près de 2h25 : malgré l’abondance de protagonistes, l’on suit bien Flash (ou plutôt les deux Flash) tout du long, permettant à Ezra Miller de jouer plusieurs facettes avec brio et de bien dissocier ses deux interprétations. Son évolution (et l’histoire globale) suit un sentier assez convenu. Les bandes-annonces ont quasiment tout dévoilé de la trame narrative et de son déroulé (pour peu qu’on ait lu Flashpoint (disponible désormais pour 5,90 € en collection Nomad ou 21 € en grand format) dont s’inspire un peu le film et il n’y aura vraiment aucune surprise) – il suffit de revoir les trois vidéos de cette critique pour s’en rendre compte (et gagner du temps si jamais).
C’est malheureusement le gros problème du long-métrage : il ne raconte, in fine, pas grand chose. On sait d’avance ce qu’il va se passer et malgré le champs des possibles incroyables (grâce au multivers), The Flash n’ose pas vraiment être audacieux ou original (ledit multivers ne sera jamais réellement exploré et exploité convenablement). Ses personnages avancent dans une sorte de jeu vidéo grandeur nature insipide où les décors sont pauvres et les ennemis quasiment inexistants, manquant d’être incarnés ou caractérisés par quoique ce soit, à l’exception vaguement de Zod. L’immense bataille dans le désert reflète bien le chaos de l’ensemble : c’est souvent mal filmé et on ne fait attention à rien de spécial (à l’exception d’une ou deux chouettes scènes). Le spectacle vaut quand même le coup/coût sur grand écran ? Difficile à dire, éventuellement en IMAX pour un peu plus d’immersion.
Retrouver Michael Keaton en Batman est plaisant de prime abord (plus de trente ans après ses apparitions dans Batman (1989) et Batman – Le Défi (1992) de Tim Burton). Hélas, on ne croit pas vraiment en ce Chevalier Noir à la retraite encore plus agile qu’à l’époque (cette fois il a vraiment eu un costume dans lequel il pouvait simplement tourner la tête avec !). Difficile en effet de trouver crédible un Chevalier Noir en inactivité redevenir aussi puissant comme si de rien était et avoir plus fier allure qu’aux débuts de ses premiers pas (et son kung-fu en pyjama dans la cuisine est… atypique). Ce Batman « nostalgique » arrive au bout d’une heure de film pour ne plus le quitter ensuite (voir la fameuse Batcave aux allures gothiques fait son petit effet, sans oublier l’iconique Batmobile même si c’est uniquement le Batwing qui sera utilisé à de nombreuses reprises). Keaton est cantonné à quelques répliques et est majoritairement sous le costume donc remplacé par un cascadeur ou différentes doublures – le minimum syndical pour l’acteur donc. On est tout de même ravi d’apprendre que la Gotham City de ce BatKeaton est une ville désormais sûre mais The Flash n’étend pas plus que ça l’ancien univers de ce mythique Batman ; dommage. On apprécie revoir Affleck dans son (ultime ?) apparition comme Batman et Bruce Wayne, énonçant un discours assez touchant.
Quant à Supergirl, elle intervient bien tardivement (après une heure trente) pour être très peu présente ensuite avec un traitement hyper rapide (elle recouvre rapidement ses esprits, etc.). Pour un film dont la promotion est fortement tournée vers cette figure d’anthologie, c’est assez frustrant ! Sasha Call est par ailleurs assez mono-expressive, ne laissant pas une empreinte très marquée sur le personnage, à l’inverse de Keaton qui semble enfin s’amuser dans un de ses mythiques rôles. Les deux parents d’Allen (Ron Livingston et Maribel Verdú) sont quant à eux plutôt réussis ; d’une manière général le casting est relativement solide.
Côté mise en scène, Andy Muschietti (Mama, Ça…) alterne quelques séquences particulièrement réussies et d’autres franchement ratées (faute à des effets numériques désastreux notamment, on y vient). On retient donc la première course-poursuite (celle en BatCycle notamment – la moto) avec sa conclusion sur un pont et peut-être un point d’orgue dans ce qui aurait dû être la Justice League : une complémentarité essentielle entre certaines membres, un humour bien dosé et une complicité évidente ! Toute la première partie du film fonctionne d’ailleurs à merveille (la première demi-heure en gros), jonglant habilement entre action, humour et héritage assumé tout en tentant de se démarquer. Quel dommage que ça ne dure pas longtemps. Plus tard, on appréciera d’autres plans-séquences, plus ou moins longs, lors de la bataille finale entre autres, cela reste assez lisible dans l’ensemble.
Au-delà des problèmes de gestion des personnages, The Flash souffre d’affreux effets numériques. Si les ralentis de Barry quand ils courent peuvent passer, quand il fait du surplace c’est assez ridicule… On ne comprend pas non plus sa position de course. [2] L’horreur est quand il arrive dans le Chronobol : tous les êtres entièrement créés à l’ordinateur autour de lui sont d’une laideur sans nom (le réalisateur justifiera ce choix en disant qu’il s’agit des visions de Barry…). Pire : une scène de sauvetage de bébés (assez singulière au demeurant) sonne encore plus fausse à cause des hideux visages des nourrissons. Impossible de ne pas comparer avec les séquences de Quicksilver dans les récents X-Men qui étaient bien plus réussis… Les capes (des Batman et de Supergirl) sont elles aussi complètement ratées et le dynamisme trop rapide du Batman/Keaton et de certaines scènes de combat laissent pantois. Sans oublier la (traditionnelle) bouillie numérique finale, commune à beaucoup de films du DCEU. On a parfois l’impression de voir des cinématiques de jeux vidéo d’il y a dix ou quinze ans… inadmissible pour une production estimée à minimum 200 millions de dollars ! Accordons toutefois une composition soignée chaque fois qu’il y a les deux Barry à l’écran (impossible de voir le « trucage ») et les effets de ralenti avec les costumes qui sont plutôt qualitatifs.
The Flash compense alors par son humour, plutôt omniprésent mais moins lourdingue que prévu, cue ce soit les tics du Barry Allen initial ou les gamineries du second, les punchlines de Batman/Keaton, les références à Retour vers le Futur (sacré Éric Stolz) ou quelques autres gags visuels. On est plus dubitatif sur une certaine vulgarité redondante d’un élément de langage et le côté abruti de l’autre Barry. Si le film n’arrive pas vraiment à émouvoir dans son traitement des personnages, il se rattrape de justesse dans la relation mère/fils des Allen, surtout sur la fin (la productrice Barbara Muschietti – sœur d’Andy – estime que Flash est le super-héros le plus « humain » (et son préféré), on ne peut lui donner tort) ; pour les autres (Supergirl en tête, les deux Batman…) il faudra repasser…
La musique composée par Benjamin Wallfish (Ça, Shazam !, Invisible Man…) n’est guère mémorable, sauf quand il pioche dans les inoubliables thèmes de Batman (Danny Elfman) et un autre reconnaissable. On pense aussi aux compositions de Don Davis sur les trois premiers Matrix dont semble s’être inspiré Wallfish à plusieurs reprises… Il manque donc une mélodie réellement marquante pour ajouter une dimension sonore agréable et indissociable au film, faute de jouer sur la nostalgie de l’homme chauve-souris dès qu’il le peut (qui a dit fan service ?)…
Par rapport aux comics, l’adaptation de Flash risque d’être clivante. Barry Allen en brun maladroit et agaçant ne semblait déjà pas faire l’unanimité, faute à cette direction artistique un peu étrange (imputable à Zack Snyder à l’époque donc) et un Ezra Miller qui cabotinait parfois. On était loin de la figure du policier scientifique blond avenant et au capital sympathie plus prononcé ! Pourtant, quand Barry rencontre son « autre lui », l’alchimie fonctionne plutôt bien : d’un côté le Barry expérimenté, d’un autre le jeune bordélique. Chacun répond bien à l’autre tout en les dissociant, l’équilibre est plutôt réussi et permet de ne pas être éclipsé par les figures de Batman/Keaton et Supergirl (qui, de toute façon, est assez peu à l’écran).
Le duo permet aussi de rétablir un affront par rapport aux comics : le costume rouge et ses éclairs jaunes sont enfin à l’écran ! Quant aux versions écarlates et bleus, elles se justifient par l’attribution nouvelle des pouvoirs au deuxième Barry – gardant une cohérence par rapport aux précédents films du DCEU, que The Flash respecte toujours et mentionne quand il le peut (en plus de rejouer l’attaque de Zod, Barry est montré durant l’attaque de Metropolis à l’époque où il maîtrisait mal ses pouvoirs), à défaut de lui offrir une conclusion élégante (cf. bloc de fin de critique sur les révélations). Un temps appelé Flashpoint, le film suit malgré tout les grandes lignes de la bande dessinée éponyme publiée en 2011 (pas encore chroniquée sur ce site) et initiant un célèbre relaunch. Il ne faudra donc pas compter voir des figures familières de l’univers Flash en comics à l’écran, à l’exception des parents d’Allen et très brièvement Iris West (là aussi une certaine déception)…
En synthèse, The Flash fonctionne de temps à autre grâce à son rythme endiablé (on ne s’ennuie pas mais la fiction oublie de « prendre son temps » quand il le faut ou mieux l’utiliser pour étoffer ses personnages ou simplement leur laisser le temps d’exister), son humour bienvenu, son casting plutôt solide (Miller en tête, étonnamment), son histoire sur le bolide écarlate qui permet d’avoir une fiction centrée sur lui malgré tout et quelques séquences d’action fulgurantes. Hélas, le long-métrage d’Andy Muschietty échoue en revanche à livrer une œuvre véritablement originale, épique, audacieuse ou émouvante ; faute à un film qui s’intercale maladroitement au sein de plusieurs univers partagés, d’effets spéciaux majoritairement ratés et d’une approche esthétique et musicale banale (cf. bloc ci-après la vidéo). Un côté « artificiel » qui offre le fameux « divertissement sans prise de tête » cher à beaucoup mais loin de combler les exigences minimes de simples amateurs de comics ou de cinéma…
[1] The Flash semble autant appartenir à la continuité de Justice League (2017) que de Zack Snyder’s Justice League (2021) puisque Bruce Wayne (Ben Affleck) fait mention de Pozharnov, une zone russe qui apparaît dans les deux films.
[2] Il manque la fluidité remarquable qu’on pouvait trouver dans le film Les Éternels de la concurrence (Marvel Studios et son MCU) avec le personnage de Makkari qui a les mêmes pouvoirs que Flash. Un comble quand on sait que la réalisatrice, Chloé Zhao, disait s’être inspiré de Man of Steel de Zack Snyder !
[Au-delà de la critique : Un statut bâtard
– retour sur l’envers du décor, nécessaire pour comprendre le positionnement étrange du film – contient quelques révélations mineures]
Plusieurs scénaristes et metteurs en scène s’étaient risqués sur The Flash depuis une petite décennie, à commencer entre autres par le célèbre duo Phil Lord et Chris Miller (les sagas La Grande Aventure Lego et la trilogie d’animation Spider-Man – Spider-Verse), un temps pressenti réalisateurs et scénaristes. Suivent Seth Grahame-Smith à l’écriture (Dark Shadows, Abraham Lincoln, chasseur de vampires…) et Rick Famuyima à la mise en scène (Dope, The Mandalorian…). John Francis Daley et Jonathan Goldstein reprennent l’écriture (les deux Comment tuer son boss ?, Spider-Man : Homecoming et plus récemment Donjons et Dragons : L’honneur des voleurs). Tous deux conservent un crédit pour « l’histoire originale » avec Joby Harold (Transformers – Rise of the Beasts). Le projet échoue ensuite à Grant Morrison lui-même, talentueux auteur de comics qu’on ne présente plus et à Ezra Miller ! C’est finalement Christina Hodson qui hérite de l’écriture (Bumblebee, Bird of Prey (et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn) et même le Batgirl annulé) et Andy Muschietti à la réalisation. Ouf !
Selon Deadline, pas moins de quarante-cinq scénaristes ont un jour ou l’autre travaillé sur The Flash (probablement en incluant les projets « précédents » le DCEU, à l’époque où David S. Goyer était actif dessus – le wikipédia français résume plutôt bien la chose). Mais ce n’est pas qu’une question de scénarios qui font du film un « Development Hell » ; toute la tournure qu’a pris le DCEU dès son second opus joue également un rôle important dans ce développement chaotique (cf. l’analyse sur la postérité de Batman v Superman pour contextualiser tout ça). Comme dit plus haut, plus le temps avançait, plus le film devenait à la fois la conclusion d’une ère mais aussi la transition vers une autre (au final, elle n’est ni l’une ni l’autre) — sans oublier la pandémie du Coronavirus passée par là. Au total, le tournage a duré près de six mois !
Pire – et il est primordial de le rappeler –, les nombreux déboires judiciaires de l’acteur titre Ezra Miller (31 ans seulement en 2023) ont longtemps retardé la sortie du métrage et gêné (à raison) les producteurs. Le film partiellement mis en boîte doit-il sortir quand son comédien star a agressé violemment une de ses fans (c’est prouvé en vidéo) et est accusé de nombreuses autres violences et même de vol ? Il agirait aussi comme un gourou sur deux filles mineures… La liste est (très) longue (cette fois, se référer au wiki US) et depuis quelques mois, Ezra Miller reconnaît avoir des problèmes liés à sa santé mentale et tente de faire profil bas. À l’exception d’une avant-première (où il ne sera pas interviewé), l’acteur sera absent de toute forme de promotion. Encore une fois, à chacun de voir en son âme et conscience si voir une œuvre tend à « cautionner/soutenir » un comportement « toxique » et/ou répréhensible par la loi (cf. fin de critique de The Batman’s Grave sur Warren Ellis).
Pour les connaisseurs du DCEU et ce qu’il s’est tramé en coulisses, ce n’est pas surprenant : The Flash hérite donc d’un statut bâtard, à la fois origin-story (ce qu’il réussit à être), vendue comme une fiction de transition (ce qui n’a pas vraiment lieu) et surtout comme film de conclusion d’un univers partagé et souvent mal connecté entre ses fictions (ce qu’il n’est pas vraiment non plus, un comble !). En résulte donc un long-métrage qui assume à peu près tout ce qui s’est déroulé auparavant : tous les membres de la Justice League sont mentionnés et certains apparaissent (voir fin d’article pour savoir qui). Pourtant, The Flash ne « conclut » rien et ne « s’ouvre » sur rien, il conserve un côté hybride dans sa conception et sa contextualisation.
Difficile de le considérer comme un titre indépendant tant il se réfère à d’autres fictions (il faut avoir vu à minima Man of Steel et un des Justice League, idéalement celui de Zack Snyder). Il vient plus ou moins achever une ère sans pour autant être complètement fermé, c’est (une fois de plus) très bizarre. Un script d’une suite existe et Muschietti veut absolument reprendre Miller si cela arrive. Mais à l’heure où le DCEU doit se terminer et le DCU (chapeauté par James Gunn et Peter Safran) commencer, on a du mal à imaginer cet univers se poursuivre malgré quelques projets confirmés (la suite d’Aquaman, la deuxième saison de Peacemaker, etc.).
[Les révélations majeures – attention, ce qui suit dévoile la présence de tous les personnages au sein du film…]
Treizième film de l’univers partagé DC Comics au cinéma inauguré avec Man of Steel en 2012, The Flash a donc cet étrange statut de film de « conclusion » bien que la suite d’Aquaman va sortir après lui (décembre 2023) ainsi que la deuxième saison de Peacemaker (2024) et d’autres projets intégrés dans ce même monde. À l’heure actuelle (juin 2023) on ne sait toujours pas trop ce qu’il va advenir de certains protagonistes comme Wonder Woman. Pourtant celle-ci apparaît au début du métrage…
Dans ses dernières minutes, The Flash montre les fameux « mondes » entrer en collision. On pouvait s’attendre à une orgie de caméos mais Muschietti se contente surtout de montrer plusieurs Superman (il confie avoir supprimé beaucoup de scènes qu’il appréciait, donc à voir peut-être dans les futurs bonus DVD et Blu-Ray – ou carrément une version longue du film ?). Kirk Alyn ouvre le bal, le premier acteur à avoir incarner l’homme d’acier dans le serial de 1948 (à moins qu’il ne s’agisse de Georges Reeves pour la série des années 1950 ? À confirmer lors d’un second visionnage…), suivi évidemment de Christopher Reeves (accompagnée de Helen Slater, la Supergirl blonde du film éponyme de 1984) – tous recréés numériquement. Puis, surprise, Nicolas Cage apparaît avec ses cheveux longs et son costume du projet avorté Superman Lives de Tim Burton ! Prévu pour 1997, cette production annulée a été l’objet d’un documentaire en 2015 (The Death of Superman Lives : What Happened ?), cf. cet article. Une petite consolation pour le comédien féru de comics !
Des adieux inélégants ?
C’est bien beau de voir des Superman mais… quid de celui du DCEU ? Henry Cavill ? Et bien il n’est jamais présent, vaguement mentionné au tout début du film. Quelle tristesse pour celui avec qui l’univers DC Comics a débuté et qui s’est fait avoir en revenant brièvement dans Black Adam, persuadé de réintégrer un rôle pour lequel il était très apprécié. Même pas une photo ou un caméo de ce Superman iconique… Quelle inélégance ! Wonder Woman (Gal Gadot) vient quelques minutes (comme dans le second opus de Shazam), mais on ne sait toujours pas si on la reverra dans son costume… Là aussi, cela manque d’une certaine poésie classe pour faire des adieux en bonne et due forme. Si Victor Stone est mentionné, il est lui aussi absent (bien aidé par une astuce simple : Cyborg n’a pas été créé dans le nouveau monde de Barry).
Pour autant, Arthur Curry (Jason Momoa) est toujours dans les eaux (pardon) du DCEU : Aquaman et le Royaume perdu est prévu pour le 20 décembre 2023. Ben Affleck a tourné au moins une scène (en tant que Bruce Wayne) à l’époque où le film devait sortir avant The Flash. Il se murmure que la séquence sera donc enlevée au montage… Aquaman apparaît pourtant dans l’unique scène post-générique de The Flash. Sans intérêt et à peine comique, on a du mal à comprendre son sens. Enfin, et attention à « la » révélation ultime et le troll de compétition : lorsque Barry revient dans son monde, Bruce Wayne a changé d’apparence, il est désormais incarné par… Georges Clooney ! Un gag qui paraît amusant de prime abord (le comédien a prêté ses traits au Chevalier Noir dans le nanardesque Batman & Robin en 1997) mais qui signifie qu’on ne reverra peut-être plus jamais Ben Affleck dans le rôle (ce est qui cohérent) mais – une fois encore – c’est d’une inélégance rare, encore plus dans ce cas là. Enfin, les amoureux de la série Flash du CWVerse (ArrowVerse) seront déçus également car il n’y est jamais fait mention (alors que le Barry Allen du DCEU était dans un épisode). C’est donc un drôle d’au-revoir (si ç’en est un) que propose ce Flash…
Deux autres fins furent tournées : une où BatFleck demandait de l’aide à Barry (et donc poursuivant le DCEU habituel) puis une où BatKeaton et Supergirl étaient présents à la sortie du tribunal (comment avaient-ils survécus ?), prolongeant le « second » DCEU un temps annoncé où BatKeaton aurait été le mentor de Batgirl notamment.