Troisième et dernier tome des aventures du jovial et charismatique Dick Grayson en agent secret, alias Agent 37 ! Après deux volumes convaincants (critiques du premier ici et du deuxième là), que vaut la conclusion de cette saga davantage proche de James Bond que d’une aventure super-héroïque ?
[Résumé de l’éditeur]
En guerre contre l’agence d’espion qu’il avait infiltrée plus connue sous le nom de Spyral, Grayson, aussi appelé Agent 37, et anciennement Nightwing, se retrouve à présent contre son ancienne partenaire, Helena Bertinelli. Allié à l’agent 1 qui l’aide dans sa vendetta contre Spyral, Dick Grayson va devoir faire l’impensable et un énorme sacrifice pour sauver les siens.
[Rédumé de la quatrième de couverture]
Il y a un traître dans Spyral. Et tout semble accuser l’Agent 37, Dick Grayson… Épaulé par ce qui se rapproche le plus d’un coéquipier, l’Agent 1, l’ancien Robin comprend rapidement qu’il est pris pour cible. Quelqu’un souhaite lui faire porter le chapeau de bien des crimes. Mais c’est mal le connaître, car s’il doit mener une vendetta contre Spyral pour se tirer d’affaire, Grayson n’hésitera pas, quitte à affronter tous les agents de cette organisation, y compris ceux dont il était proche…
[Histoire]
L’Agent 37 (Dick Grayson) et l’Agent 1 (Tony « le Tigre ») combattent de nombreux autres agents tueurs de Spyral, envoyés par Helena Bertinelli et Elizabeth Netz. Dick et Tony parviennent ainsi à leur échapper mais cherchent tout autant à faire tomber Spyral et donc à les affronter.
Helena décide de faire appel aux puissants mercenaires du Syndicat : Grifter, Keshi, Frankenstein (agent de S.H.A.D.E.), Gwisin, King Faraday, Tigre de Bronze et Tao. Pour contrer ces « meilleurs espions du monde », Dick Grayson requiert l’aide de l’organisation Checkmate, dirigé par Maxwell Lord !
[Critique]
Difficile de ne rien dévoiler pour dresser la critique, en se réduisant au maximum : les pièces du puzzle sont assemblées et la conclusion est tout à fait correcte. Les cinq derniers chapitres (#16 à #20) finalisent les aventures de Dick sous son alias d’Agent 37. En résulte un voyage fort sympathique, plutôt inhabituel dans le registre des comics super-héroïques (on est davantage proche d’une James Bond, toutes proportions gardées). Le mélange des genres (espionnage, humour, action, légère science-fiction…) reste efficace tant il est bien dosé. Les trahisons et retournements de situation sont peu surprenants mais confèrent à l’ensemble une certaine satisfaction globale (moins prenante que les tomes précédents malheureusement).
Il sera plus aisé de tout relire à la suite pour mieux (re)comprendre les nombreux enjeux, organisations et évolutions de protagonistes des trois tomes de Grayson. Si la série ne s’étale que sur vingt chapitres (et se lit donc rapidement) — vingt-cinq au total avec les trois annuals et deux autres inédits —, elle gagnerait à être proposée en format intégrale à l’avenir. Ce troisième volume nous propose d’ailleurs le troisième annual, compilation de quatre témoignages ayant croisés l’Agent 37 : Harley Quinn, Constantine, Green Lantern (Simon Baz) et Azrael. Un bonus réussi qui apporte une touche d’humour et de pluralité de points de vue bienvenue, replongeant aussi le lecteur dans un univers un peu plus familier. Enfin l’épisode Futures End imagine les péripéties de Dick dans cinq années. A lire idéalement en parallèle des quatre tomes de l’évènement du même titre pour mieux saisir la trame (forcément) « futuriste ». Ce chapitre — très bon au demeurant — avait déjà été publié dans le septième hors-série de Batman Saga (on renvoie à notre critique de l’époque avec toute la contextualisation nécessaire). Il est tout à fait logique (et appréciable) de le retrouver en fermeture de cet ultime tome de Grayson.
La quatrième de couverture évoque fièrement le scénariste Tom King en tant qu’ancien agent de la CIA pour servir ses histoires. Ne nous voilons pas la face, ce passif chez le scénariste n’apporte rien de plus concrètement que tout ce que de nombreuses itérations sur le monde de l’espionnage ont déjà montré. Tom King est accompagné ici de Tim Seeley (crédité pour son travail sur « l’intrigue »). Néanmoins, seulement trois épisodes sont signés par le duo (#16-17 et Futures End). Tous les autres sont écrit par le duo Jackson Lanzing / Collin Kelly.
Aux dessins, nous retrouvons pour le premier chapitre (#16) le somptueux style de Mike Janin (également à l’encrage), colorisé par Jeromy Cox (à l’œuvre sur les épisodes suivants, voir détails ci-après), virevoltant entre ses personnages croqués avec malice et réalisme et un découpage atypique sublime. Hélas, il ne sera pas seul aux manettes de l’entièreté du volume (qui s’étale sur un peu moins de 200 pages). Viennent ensuite pour tous les autres, en vrac : Carmine Di Giandomenico, Roge Antonio, Geraldo Borges et pour l’annual uniquement pas moins de quatre autres artistes : Natasha Alterici, Christian Duce, Flaviano et Javier Fernandez ! Stephen Mooney a signé, quant à lui, l’épisode Futures End. Difficile d’avoir un aspect graphique homogène avec ce collectif de dessinateurs qui tranche radicalement avec la pattee de Janin à laquelle le lecteur était habitué depuis les débuts… C’est clairement le point faible de ce troisième tome. On conseille tout de même la série Grayson par son originalité et bien sûr pour les amoureux du personnage de Dick Grayson.
[A propos]
Publié en France chez Urban Comics le 2 juin 2017.
Précédemment publié dans Batman Univers #10 à #14 (décembre 2016 à avril 2017) ainsi que dans Batman Saga HS#7 (mai 2015).
Contient : Grayson #16-20 + Annual #3 + Grayson Futures End #1
Scénario : Tim Seeley & Tom King, Jackson Lanzing & Collin Kelly.
Dessin : Collectif
Encrage : Collectif
Couleur : Jeromy Cox
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Thomas Davier et Xavier Hanart
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Grayson (série terminée)
Tome 1/3 : Agent de Spyral
Tome 2/3 : Nemesis
Tome 3/3 : La fin de Spyral