Retour sur l’avant-dernier numéro de Batman Saga (le #44, publié en janvier 2016) qui propose une brève extension de Mascarade (ainsi qu’un récit à part de la série Batman & Robin). Malheureusement l’ensemble est sans grand intérêt… Explications.
[Rappel du contexte]
Dans Mascarade (alias Endgame en VO, soit Fini de jouer), le Joker est de retour à Gotham après ses actions dans Le Deuil de la Famille, soit les tomes 3 et 7 de la série Batman scénarisées par Scott Snyder, c’est-à-dire les deux tomes compilés dans Joker Renaissance.
Le Deuil de la Famille et Mascarade sont particuliers, tous deux globalement « déconseillés ». Les guillemets sont de mise car tout n’est pas à jeter dedans bien sûr, à commencer par l’aspect graphique de l’ensemble. Quant à l’histoire en elle-même, la première raconte la fracture de la confiance au sein de la Bat-Family… Une idée séduisante mais maladroitement développée car n’apparaissant qu’à la fin du récit et donc n’ayant aucune conséquence dans la série en elle-même (à peine dans sa « suite » Mascarade). Il fallait se tourner vers les séries annexes au même moment pour trouver un intérêt plus prononcé à l’ensemble du Deuil de la Famille. On apprécie tout de même l’affrontement plutôt « psychologique » entre l’homme chauve-souris et sa Némesis. Quant à Mascarade, si on accroche à son début et sa fin, l’histoire en elle-même reste paradoxalement confuse et convenue. Confuse car il y est question de biologie surréaliste et tirée par les cheveux, convenue car le déroulé de la la narration reste assez basique, in fine. Néanmoins il y a quelques chouettes propositions dedans : Batman contre la Justice League, le rôle de la Cour des Hiboux (encore une fois trop en retrait), l’évolution d’Alfred et sa fille, la conclusion de l’ensemble…
Les quatre chapitres de ce Batman Saga enrichissent à peine Mascarade et sont complètement dispensables.
Batgirl : Endgame #1 : La bataille du Burnside Bridge montre, entre autres, le sauvetage d’une citoyenne de Gotham en pleine pandémie. Rien d’exceptionnel si ce n’est que l’entièreté du chapitre est muet, dessiné par Bengal, un artiste français ! Malheureusement, on apprend pas grand chose, on suit banalement une (très) courte action de Batgirl…
Arkham Manor : Endgame #1 – Le Manoir Arkham : Fin de partie est probablement le récit le plus intéressant. Bullock interroge un garde du Manoir Arkham pour savoir s’il est complice de l’évasion du Pingouin notamment. Il faut rappeler que la courte série Arkham Manor est inédite en France et met en avant la vie de l’Asile d’Arkham qui avait été transféré… au manoir Wayne ! Situation singulière, causée par la destruction du célèbre hôpital psychiatrique et la non habitation (à ce moment précis) du manoir du milliardaire, réquisitionné par la mairie pour accueillir les criminels de Gotham. Cette courte série (six chapitres) était liée à la grande saga Batman Eternal.
Gotham Academy : Endgame #1 – Histoires de Joker s’attarde sur trois jeunes étudiantes de la Gotham Academy (série non chroniquée sur le site mais terminée en trois volumes). Les amies se racontent mutuellement trois contes/légendes urbaines autour du Joker. Chaque histoire est dessinée par une personne différente, apportant une certaine identité visuelle sympathique à cet épisode mais qui reste, in fine, assez vain aussi…
Detective Comics : Endgame #1 – Fin de partie revient sur Lonnie Machin, alias Araignée du soir, allié impromptu apparu dans Anarky. Il se fait aider, toujours dans un Gotham en proie aux toxines du Joker, par plusieurs jeunes de la ville (qui s’avèreront être les futurs adeptes du mouvement Nous sommes Robin). Une fois de plus, on reste sur une aventure hyper banale, où apparaissent brièvement à la fin Spoiler et Batwoman entre autres.
Le numéro se referme sur le troisième annual de la série Batman & Robin (Vielles Lunes), qui fut publié dans le septième et dernier tome de la série. Une histoire qui montre le père et son fils sur… la lune. Vite oubliable malgré les jolis dessins de Juan José Ryp.
[Conclusion]
Pas grand chose à sauver de ces épisodes, les connexions avec Mascarade s’avèrent sans grand intérêt (à l’exception d’Arkham Manor à la rigueur) et ne permettent ni d’enrichir le mythe ni d’apporter des compléments pertinents ou l’envie de suivre ces autres séries annexes (qui, de toute façon, n’ont pas bénéficié de suite poussée). Il aurait fallu raconter sur trois à six chapitres les « vraies » conséquences de l’évènement — ou un point de vue différent durant ce dernier (un peu comme ce qui avait été effectué pour Le Deuil de la Famille, l’enrichissant un peu plus (sans que ce soit non plus révolutionnaire bien sûr).
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