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Justice League – Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique

Batman fait partie de La Ligue de Justice (Justice League), il est parfois mis en avant dans leurs histoires (comme dans La Tour de Babel).
Mais une autre ligue existe : La Ligue de Justice d’Amérique (Justice League of America). Dans la version New 52 (la Renaissance de DC Comics), c’est Catwoman qui intègre leur équipe dans un but bien précis. La féline a un rôle plus important que les autres membres (comme c’est souvent le cas pour le Chevalier Noir dans sa propre ligue) c’est pour cela qu’on en parle ici.
De plus il est conseillé d’avoir lu cette série avant d’entamer Trinity War.

justice league of america[Histoire]
Le gouvernement a conçu l’A.R.G.U.S. (Agence de Recherche sur les Groupes Unissant des Surhumains), dirigé par la très sévère Amanda Waller. Celle-ci remplace Steeve Trevor, ancien agent de liaison qui gérait comme il le pouvait La Ligue de Justice et ex petit-ami de Wonder Woman. Steeve est convoqué par Amanda pour s’occuper d’une nouvelle équipe : La Ligue de Justice d’Amérique.
En effet, afin de contrer La Ligue de Justice, si celle-ci devient incontrôlable, une autre Ligue doit être capable de les arrêter, de les affronter et d’être aussi puissant qu’eux. Il ne faut donc pas n’importe quels super-héros, il faut… les plus dangereux !
De plus, la popularité de La Ligue de Justice est en baisse et les citoyens n’ont plus vraiment confiance en eux (suite, notamment, aux derniers évènements survenus dans l’attaquedes Atlantes — Justice League : Tome 3 – Le Trône d’Atlantide).

La Ligue de Justice d’Amérique se compose de l’extra-terrestre invincible, invisible et capable de lire les pensées, Le Limier Martien (pour contrer Superman), de la grosse brute Hawkman (pour affronter Aquaman), de la redoutable tueuse à gages Katana, qui manie le sabre avec brio (pour faire face à Wonder Woman), le jeune Vibe, qui découvre ses pouvoirs de vibrations (capables de stopper Flash), un nouveau Green Lantern, recherché par la justice (qui pourra donc se dresser contre l’autre Green Lantern), la belle et populaire Star Girl (qui devrait facilement venir à bout de Cyborg), et enfin, pour se dresser contre Batman, c’est dans un premier temps Green Arrow qui est envisagé, mais c’est finalement Catwoman qui rejoindra les rangs, seule personne, selon Trevor, à connaître réellement le Dark Knight.

Une fois l’équipe au complet, à qui on cache évidemment toutes ces basses intentions (seul Le Limier Martien en a conscience) celle-ci est dévoilée au grand jour pour rassurer la population. Elle enquête ensuite sur la Société Secrète. Green Arrow s’était infiltré dans cette mystérieuse organisation dont l’inconnu à sa tête a engagé le Professeur Ivo pour créer de nouveaux êtres surpuissants. D’autres ennemis de seconde zone ont rejoint cette Societé Secrète dont L’Épouvantail. C’est Catwoman qui est chargée, à son tour, de s’infiltrer et jouer les agents double. Pour cela elle se fait volontairement enfermer dans l’Asile d’Arkham.

La Ligue de Justice d'Amerique[Critique]
Ce récit est totalement abordable par un novice et ravira les fans qui connaissent déjà l’univers. Beaucoup plus sombre que La Ligue de Justice, celle-ci se veut de toute façon plus dangereuse, on y découvre chaque héros grâce à une courte présentation mais très efficace. Sur les huit personnages de cette équipe atypique, une moitié est en retrait (Green Lantern, Vibe, Star Girl et Katana) et l’autre plus en avant. C’est ce qui nous intéresse ici. Le Limier Martien a beau être un extra-terrestre, il n’en demeure pas moins une figure puissante pleine d’humanité et d’abnégation. Les trois back-up qui lui sont consacrés sont une excellente idée et permettent de mieux cerner cet héros.

Le colonel Steeve Trevor, Green Arrow et Catwoman sont humains et ne sont pas dotés de super-pouvoirs (comme Batman donc). Green Arrow est le pendant plus joyeux du Dark Knight (de l’aveu même de son créateur) : un homme riche qui combat avec plein de gadgets, à commencer par son arc et ses nombreuses flèches différentes. Steeve Trevor, quant à lui, doit gérer cette nouvelle Ligue, c’est un militaire intelligent, intègre, une pièce maîtresse de l’histoire. En effet, c’est lui qui va recruter personnellement Catwoman, lui qui est ami avec Green Arrow (qui est un peu l’outsider de Ligue de Justice d’Amérique) et lui qui est dans les confidences du Limier Martien.

Justice League CatwomanCatwoman intègre donc cette nouvelle Ligue mais pas aux yeux du public, son personnage étant clairement une criminelle et ne devant pas être associée à l’image des nouveaux super-héros défendant l’Amérique. Elle va donc jouer double-jeu afin d’intégrer La Société Secrète. C’est pour toutes ces raisons qu’on va suivre davantage la féline dans une petite partie de l’histoire, ainsi que son étrange lien avec Le Limier Martien dans les back-up.

Retrouver Catwoman dans ce contexte si particulier, une voleuse de Gotham dans un univers plus vaste face à des ennemis surpuissants, est réjouissant et évidemment, des allusions à Batman parsèment le récit. L’évasion de l’asile d’Arkham est détaillé dans Catwoman #19, un chapitre pour l’instant inédit en France mais qui sera sans doute publié dans le troisième ou quatrième volume de la série Catwoman. Une fois incarcérée, c’est Black Mask (voir Dans l’abîme) et Vortex qui l’aideront à organiser sa fuite. La facilité d’évasion est plutôt décevante : l’héroïne est enfermée avec son costume, donc ses griffes aux diamants permettant de couper du verre, Black Mask lui dévoile un passage secret (sic) et Vortex la remercie de lui avoir indiqué de ne plus prendre ses médicaments afin de retrouver sa force (re-sic). Malgré cela, ce chapitre s’intercalerait bien dans ce tome.

Justice League of AmericaCette nouvelle ligue fonctionne donc très bien, dommage qu’une partie soit un peu en retrait, mais en cinq chapitres il est difficile de traiter tout le monde à égalité. En tout cas il y a de l’action, des rebondissements, de superbes planches et un scénario qui tient la route et dont on veut connaître la suite, bref un bon comic !

David Finch s’occupe des dessins des trois premiers chapitres, son style est parfait et le rendu final nickel. Cet artiste a œuvré sur la série Batman – Le Chevalier Noir et le one-shot (décevant) La Nouvelle Aube. Il est d’ailleurs meilleur dessinateur que scénariste, poste occupé ici par par Geoff Johns (Batman : Terre-Un), qui assure également l’écriture de la série Justice League depuis son relaunch. Il sait donc où il va, en ayant notamment indiqué des éléments annonçant Trinity War (La Guerre des Ligues) et Forever Evil, à la fois dans sa série La Ligue de Justice mais également dans celle-ci : La Ligue de Justice d’Amérique. Brett Booth dessine les deux derniers chapitres, c’est un peu moins beau que Finch mais reste largement agréable quand même.

Justice League Amerique Scarecrow Epouvantail

Pour l’anecdote, le premier chapitre s’est écoulé à plus de 300.000 exemplaires aux États-Unis (avec une couverture différente pour chaque état), un record qui n’avait pas été égalé depuis 1996 !
À noter également, le « prologue » de cette série était le back-up du chapitre #13 de Justice League (En Froid) dans DC Saga #15, montrant Trevor et Green Arrow discuter dans un bar.

Hawkman[À propos]
Publié en France par Urban Comics le 13 juin 2014 et dans Justice League Saga #1 à #5 (novembre 2013 à mars 2014).

Scénario : Geoff Johns
Dessin : David Finch (#1-3) Brett Booth (#4-5)
Encrage : Sonia Oback (#1-#2) avec Jeromy Cox (#1) Richard Friend et David Finch (#3) Norm Rapmund (#4-5)
Couleur : Rod Reis (#1-3) avec Nathan Eyring (#1) Andrew Dalhouse (#4-#5)

Titre original : Justice League of America : World’s most dangerous
Titres des chapitres  : Les plus dangereux du monde (chap. #1 à #5).

Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Edmond Tourriol

Première publication originale dans Justice League of America #1 à #5 (avril à août 2013).

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Batman : Terre-Un (tome 01)

Revisitant les origines des super-héros DC, le label Terre-Un permet de redonner un nouveau souffle au passé de Bruce Wayne et aux personnages gravitant dans Gotham City. Ce premier tome peut se lire comme un one-shot, il n’y a pas de suite directe pour l’instant. Le second volet (sur trois prévus) est disponible depuis février 2016, lien vers la critique en bas de cet article.

Batman Terre Un Couverture[Histoire]
Martha et Thomas Wayne organisent une réception et accueillent pour l’occasion un ancien frère d’armes de Thomas : Alfred, qui lui avait sauvé la vie lors d’une opération militaire. Alfred est embauché pour assurer la sécurité de la famille Wayne, car Thomas est candidat à l’élection municipale face à Oswald Cobblebot (alias Le Pingouin). Excepté ce premier soir, ce soir où le petit Bruce et ses parents se rendent au cinéma. En sortant de la salle, suite à une coupure de courant, Thomas et Martha seront assassinés sous les yeux de leur fils.

Le jeune Bruce, furieux et criant à la vengeance (et non la justice) deviendra Batman quelques temps plus tard, fonçant dans le tas, à la recherche du policier corrompu susceptible d’avoir des informations sur l’homicide de ses parents. Un homme chauve-souris se déplaçant en voiture, ne pouvant se fier à ses gadgets, perdant son sang-froid rapidement, etc. Alfred a été désigné comme son tuteur légal (et non majordome), il épaule comme il le peut le fils de son ancien ami, allant même jusqu’à le combattre.

Du côté de la police, Gordon, dont l’épouse a été tuée, essaie tant bien que mal de garder un œil sur sa fille, Barbara, tout en étant corrompu et menacé par les malfrats. Il a pour nouvel assistant Harvey Bullock, fraîchement débarqué dans la ville, star d’une émission télévisée, sourire aux lèvres, plein d’espoir et d’audace.

Ces destins se bousculent dans la sombre ville de Gotham City et une légende naît peu à peu, au fil des nuits…

Batman Terre-Un[Critique]
Audacieux, original et brillant ! Ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit une fois ce Batman : Terre-Un lu. Les origines du Dark Knight sont déjà connues, à travers Année Un de Frank Miller, notamment, et par les divers supports artistiques les ayant narrées. En quoi celles-ci sont-elles différentes ? Tout d’abord, elle se déroulent dans un univers alternatif (la fameuse Terre-Un), une facilité scénaristique permettant de remettre les compteurs à zéro et créer une nouvelle mythologie « illimitée ». Superman y a eu droit aussi (en trois tomes), Wonder Woman n’y échappera pas non plus (dès avril 2016, par Grant Morrison et Yannick Paquette).

De nombreuses différences sont notables, entre l’univers déjà connu et celui-ci, et sont de préférence à découvrir par soi-même plutôt que de les lire avant ; mais deux sortent vraiment du lot. Il s’agit des personnages d’Alfred et de Bullock, non seulement ils sont méconnaissables physiquement mais aussi « psychologiquement ». Même si Alfred a son côté protecteur/altruiste, c’est avant tout un ancien soldat, blessé par les ravages de la guerre. Il tient tête à un Bruce Wayne impulsif et lui conseille même d’utiliser une arme à feu pour sa croisade de vengeance (Alfred n’hésitera pas à tuer un adversaire d’ailleurs) ! Le cas de Bullock est sensiblement différent car le chemin qu’il parcourt durant le volume l’amènera à devenir celui qu’on connaît désormais : un névrosé alcoolique passablement obèse. Néanmoins l’histoire se focalise autant sur eux deux, si ce n’est plus, que sur Bruce Wayne. Et ce n’est pas plus mal.

Batman Terre Un Gordon BullockLe milliardaire de Gotham est évidemment ici très jeune, peu entraîné et impulsif. Ce côté immature contraste donc avec le Batman très méthodique, détective, qu’il sera plus tard. Ce jeune Dark Knight rappelle cependant ce qui a été inauguré dans le chapitre zéro de la série Batman actuelle, scénarisée par Scott Snyder (La Cour des Hiboux…). On aurait presque pu prendre ce Terre-Un comme le nouveau point de départ du relaunch DC.

Geoff Johns réécrit donc un mythe à sa sauce, avec des personnages revisités (citons aussi Harvey Dent, qui est ici accompagnée de Jessica sa… sœur jumelle !), un pari risqué mais qu’il réussit haut la main. L’intrigue principale en elle-même est peu originale (vengeance, enquête et action, sans réelles surprises), mais le parcours effectué par tout le monde vaut le détour et pose de solides bases pour de futurs albums ! Ceux-ci (trois sont prévus, le second sort en France en mars 2016) évoqueront très certainement le Sphinx, Batgirl et Jessica Dent.

Graphiquement, Gary Frank maîtrise totalement son pinceau, ses planches sont très réalistes (tout est clairement « plausible et crédible » si cela se déroulait dans notre monde, personne n’est immortel, tout est faillible) et le découpage très efficace. Cette bande dessinée, à lire d’une traite, peut être lue par des non-connaisseurs de Batman, tout le monde y trouvera donc son compte. Attention toutefois, pour les puristes qui n’aiment pas les changements et bouleversements d’un univers qu’ils connaissent bien, cette Terre-Un risque de vous décontenancer. Pour les autres, c’est à se procurer les yeux fermés.

Critique du second tome.

Batman Terre Un Bruce Alfred[À propos]
Publiée en France chez Urban Comics le 30 août 2013.
Titre original : Batman Earth-One
Scénario : Geoff Johns
Dessin : Gary Frank
Encrage : Jonathan Sibal
Couleur : Brad Anderson
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Alex Nikolavitch
Première publication originale le 10 juillet 2012.

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