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Joker Infinite – Tome 2 : Le faiseur de monstres

Après un excellent premier tome, Jim Gordon Infinite, ou plutôt Joker Infinite, continue son chemin narratif palpitant et original.

[Résumé de l’éditeur]
Lors du jour de l’attaque sur l’asile d’Arkham, Billy Sampson a perdu la vie. Et sa famille est bien décidée à se venger de celui qu’ils suspectent d’avoir initié le massacre : le Joker. Jim Gordon est également à ses trousses et le suivra jusqu’à Paris, malgré les embûches semées sur son chemin et la désapprobation de sa propre fille. Mais si le Clown Prince du Crime était cette fois innocent du crime qu’on lui impute… Gordon pourrait-il risquer sa vie pour lui ?

[Début de l’histoire]
En se faisant arrêté par Interpol, Jim Gordon découvre l’existence du « Réseau », un organisme qui permet aux vilains de se reposer dans de endroits paradisiaque mais aussi, et surtout, de concevoir des tissus humains dupliqués afin de simuler des morts ou de créer des clones.

De leur côté, Barbara, Cassandra et Stephanie affrontent un ergot de la Cour des Hiboux tout en essayant d’aider Julia Pennyworth, la fille d’Alfred, qui s’est rendu à Santa Prisca, lieu de pèlerinage des aficionados de l’assassin de son père (cf. Batman Rebirth – Tome 12).

Quant à Vengeance, la femme arborant le masque de Bane, elle propose à Gordon de tuer le Joker, introuvable pour l’instant…

[Critique]
Attention, tome relativement court puisqu’il n’est composé que de l’épisode Annual #1 de la série The Joker (son titre en VO) et trois de ses chapitres : les #7 à #9, le #10 n’est pas inclut contrairement à ce qui est annoncé sur le site de l’éditeur – il sera dans le troisième et dernier tome. Sur ce sujet, bien qu’il soit indiqué en quatrième de couverture que la série Joker Infinite est « en cours » (et non « terminée ») avec un troisième tome à paraître (le 2 septembre prochain), celui-ci sera bien le dernier comme l’avait stipulé Urban Comics dans une publication sur Facebook annonçant l’ouvrage (puis confirmé une seconde fois en réponse à mon interrogation). La série The Joker compte pour l’instant (juin 2022) quinze chapitres et un annual, tous écrits par James Tynion IV, qui quitte la série après ce quinzième épisode justement. On ignore si un autre auteur reprendra la suite à partir de l’épisode #16. Bref, on comptabilise donc une grosse centaine de pages pour l’intégralité de ce second volet. Que vaut-il ?

On retrouve les bons ingrédients du précédent mais aussi une certaine « déception », par sa durée très courte notamment, impossible de ne pas être frustré tant on veut lire la suite et qu’on a l’impression de n’avoir ici qu’un échantillon de l’ensemble. Il faut dire qu’on apprend beaucoup d’éléments en peu de temps. Tout d’abord, la fameuse existence du « Réseau », qui vient expliciter pas mal de choses (la possibilité d’offrir à des antagonistes des « aires de repos paradisiaques » (!) par exemple), ensuite le parcours « croisé » de Jim et de Vengeance puis, enfin, une nouvelle interaction avec le célèbre Clown. Tout cela en trois épisodes, avec la parenthèse Gothamienne féminine (un peu sous-exploitée jusqu’à présent, en espérant que ça s’améliore ensuite et que Julia soit davantage mise en avant aussi) ainsi qu’un ultime chapitre sous forme de flash-back (l’annual) qui montre Gordon faire le ménage chez les ripoux du GCPD tout en laissant sa fille jouer à Batgirl (puisqu’il le sait depuis longtemps) et encaissant les remarques de ses collègues à propos du sex-appeal de Barbara (!).

Ce qui marque dans Le faiseur des monstres est bien sûr l’évolution de Gordon, toujours aussi tiraillé par sa morale mais obstiné par sa traque. Le passage sur ses blessures passées à cause du Joker est un excellent rappel pour comprendre la douleur de l’homme. On y revoit son humiliation dans Killing Joke bien sûr mais aussi la mort de sa compagne Sarah Essen (No Man’s Land – Tome 6) – qu’on avait un peu oublié… – et celle de son fils (James Jr.) dans une case où on le voit se suicider en sautant d’un phare, sous les yeux de Batgirl [étonnamment le comic book ne précise pas d’où provient ce passage, ni la version d’Urban ni la VO – alors qu’ils citent bien les autres œuvres, un comble ! – cet évènement était pourtant relaté dans Batman Bimestriel #13 (novembre 2021), dans Batgirl #49 très précisément, merci à l’internaute Bc pour la précision en commentaire]. Joker Infinite arrive même à créer une connexion plus ou moins improbable avec Le Deuil de la Famille (non pas pour la mort de Todd, qui reste une « évidence » mais… pour la vente de missiles pour terroristes décrites à l’époque dans la fiction !).

Le titre de ce deuxième tome est assez révélateur puisqu’on découvre une véritable « fabrique de monstres », conçue par un scientifique (« le faiseur » donc) à base de… clonage. C’est ainsi qu’est née Vengeance. Et que d’autres projets ont vu le jour. C’est à la fois un peu faiblard comme scénario – toujours assuré par James Tynion IV – et paradoxalement un peu audacieux (les limites sont infinies, imaginonsdes clones du Joker !). Une solution de facilité qui, pour l’instant, a juste créé un « Bane féminin »… On aurait aimé une nouvelle antagoniste propre à elle plutôt qu’un calque d’une figure emblématique connue (quoique… quand on voit la non originalité de Punchline… – toujours absente du récit, les back-ups qui lui sont consacrées ne sont pas incluent dans l’édition française). Rappelons aussi qu’on ne sait pas vraiment si Bane est mort, ça semble beaucoup trop gros pour être vrai (son « cadavre » avait juste été aperçu au détour d’une case sans réelle explication). La famille texane cannibale ne figure pas non plus dans ce volume qui condense donc pas mal d’éléments et avance plus ou moins correctement malgré son faible contenu.

Heureusement, l’ouvrage peut compter sur les brillants dessins de Guillem March (pour les deux premiers chapitres) puis ceux de Stefano Raffaele (le troisième), tous deux au style homogène, précis, dynamique et bénéficiant d’une chouette colorisation effectuant un joli travail des lumières (à nouveau par Arif Prianto puis Romula Fajardo Jr.). On retient quelques séquences fulgurantes, parfois chargées en hémoglobine ! Francesco Francavilla revient pour les dessins et la couleur de l’épisode annual qui se déroule dans le passé. S’il réussit aisément Gordon et les agents du GCPD, il se loupe sur les figures d’ennemis, à commencer par le Joker (assez peu présent dans ce tome d’ailleurs). Néanmoins, cela reste l’occasion de réitérer la formule gagnante du précédent volet avec le style davantage pulp et nappé d’orange pour le passé (Francavilla) et une approche plus « réaliste » et classique pour le présent (March – dont on conseille les deux premiers tomes de Catwoman, récemment chroniqués).

En synthèse, Joker Infinite – Tome 2 poursuit l’originalité entamée dans le volume précédent mais avec une certaine amertume : le récit est trop court et un de ses éléments narratifs assez décevant. Gageons que le troisième et dernier tome parvienne à conclure habilement tout cela !

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 1er juillet 2022.
Contient : The Joker #7-9 + The Joker Annual #1

Scénario : James Tynion IV, Matthew Rosenberg
Dessin & encrage : Guillem March, Stefano Raffaele, Francesco Francavilla
Couleur : Arif Prianto, Romulo Fajardo Jr., Francesco Francavilla

Traduction : Jérôme Wicky
Lettrage : Makma (Coralline Charrier, Lorine Roy et Gaël Legeard)

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Joker Infinite – Tome 1 : La chasse au clown

Juste après Joker War et en marge de Batman Infinite, Joker Infinite s’intéresse à la traque du célèbre Clown Prince du Crime par James Gordon, commanditée par une mystérieuse personne. Une chasse étonnante qui prolonge également le célèbre… Killing Joke ! Coup de cœur et critique.

[Résumé de l’éditeur]
Si les trajectoires de Batman et du Joker sont intimement liées, il en va de même pour toutes les victimes collatérales du clown criminel. Parmi celles-ci, Jim Gordon figure parmi les plus sévèrement traumatisés. Depuis les événements qui paralysèrent sa fille Barbara, l’ex-commissaire reste hanté par la barbarie du Joker. Aussi, lorsque la représentante d’une mystérieuse organisation lui propose d’assassiner le Joker, Gordon y voit l’occasion de faire ce que Batman ne se résoudra jamais à faire et de débarrasser une bonne fois pour tout le monde de cet avatar du Mal absolu.

[Histoire]
Pas besoin de détailler davantage en lisant le résumé et les trois premiers paragraphes de la critique ci-après.

[Critique]
James Gordon Infinite, tel aurait pu être le titre de cette nouvelle série. Ne pas se fier à son titre ni à sa couverture (un choix audacieux néanmoins), tant ce premier tome met en avant et suit uniquement Gordon. Mais c’est une qualité ! En effet, une bande dessinée avec le Joker en personnage principal est toujours un projet risqué, mieux vaut le laisser vadrouiller en second plan et le faire apparaître aux bons moments, plutôt que le placer en continue sur le devant de la scène. C’est donc ce qui se passe dans La chasse au clown, qui poursuit complètement la fin de Joker War, puisque le criminel prenait la fuite, éborgné, sans qu’on sache ce qu’il advienne de lui.

Si la gamme Infinite n’est pas forcément un relaunch (suite au titre DC Infinite Frontier – non chroniqué), elle n’opère aucun changement majeur pour Batman Infinite (déjà suite directe de Joker War) ni pour ce Joker Infinite (sobrement intitulé en VO The Joker d’ailleurs). Pas besoin donc de pré-requis pour entamer la lecture (connaître Joker War est un plus, éventuellement le premier tome de Batman Infinite, mais rien d’obligatoire) ; il faut en revanche avoir Killing Joke en tête !

Quand on propose à Gordon de tuer une bonne fois pour toute le Joker, l’ancien policier hésite. Sa décision n’est pas arrêtée au cours de la traque qu’il accepte. Si l’on pouvait imaginer une sorte de course poursuite « classique », il n’en est rien ici puisque James Tynion IV fait voyager ses protagonistes un peu partout (dont en France !). Il continue de créer de nouveaux personnages et d’utiliser quelques valeurs sûres (ici Barbara – dont le père lui dévoile qu’il est au courant de sa double identité, de quoi relancer l’intrigue avec un angle novateur).

Le scénariste joue sur l’attentat provoqué par l’Épouvantail et imputé au Joker (cf. Batman Infinite – Tome 1) pour ajouter de nouveaux ennemis au Clown Prince du Crime. Ainsi, trois factions se détachent du lot. La première par le prisme de Cressida, la belle femme qui embauche Gordon – on découvre assez tôt qui est derrière elle et cela renoue avec une mythologie de l’univers de l’homme chauve-souris moyennement exploitée jusqu’ici – on a donc hâte de voir son évolution, passez au paragraphe suivant si vous ne voulez pas savoir. Fin du chapitre deux, nous découvrons que la Cour des Hiboux cherche à se débarrasser du Joker !

Second groupe à la poursuite du Joker : les aficionados de Santa Prisca voulant manger le décès (apparent) de Bane. Ce dernier semble être mort lors du « Jour A » (l’attaque d’Arkham de Crane) et une autre femme mystérieuse endosse son costume et inhale son venin pour décupler ses forces. Si de prime abord, cette « Lady Bane » (comme l’appelle le Joker) est un peu ridicule, elle n’en demeure pas moins puissante et intéressante (cf. son échange avec Gordon). Enfin, troisième équipe d’individus traquant le célèbre Clown : les Sampson, une famille du Texas dont l’un des membres est également décédé lors du « Jour A ». Famille plutôt dérangée et brutale, on n’est pas loin d’un hommage (ou une copie) à peine déguisée à celle de Massacre à la tronçonneuse (Texas Chainsaw Massacre) – ce qui sera quasiment confirmé par la suite.

Cette multiplication de personnages – parfois clivants – ne fait jamais de l’ombre à Gordon qui évolue « presque » comme dans Batman – Année Un, comprendre avec son journal intime, ses pensées narrées case après case (les fameuses tours Mazzucchelli sont même évoquées, piochant ainsi dans le nom du dessinateur de Year One). Le titre évoque régulièrement les traumatismes survenus dans Killing Joke, quitte à reprendre quelques cases et planches de cette période. Joker Infinite peut même être considéré comme une suite de ce monument (au même titre que le décrié Trois Jokers).

Le pari est risqué et pourtant, le scénariste livre un excellent travail, original, plein de rebondissements, parfois tendre (la relation James/Barbara – parfaite), parfois sanglant (on retrouve un Joker très dangereux) et palpitant ! Il faut dire qu’en plus du handicap de Barbara, le Joker est responsable de la mort de l’autre enfant de Gordon : James Junior [étonnamment, ni l’introduction d’Urban Comics, ni un renvoi en bas de page ne mentionne cet évènement pourtant relaté dans Batman Bimestriel #13 (novembre 2021) dans lequel James se suicide en sautant d’un phare devant sa sœur Barbara – dans Batgirl #49 très précisément].

L’auteur peut compter sur Guillem March, en très bonne forme et familier de l’univers DC (Catwoman période Renaissance/New 52, quelques épisodes de Batman Rebirth, Batman Eternal ou encore Poison Ivy). March jongle habilement entre le fantasque et l’excentricité des meilleurs comics propre au Chevalier Noir (le look du Joker, des scènes d’action, les visions de cauchemar…) – bien aidé par la colorisation d’Arif Prianto – tout en gardant une patte « réaliste », notamment pour l’enquête de Gordon. Le dessinateur cède sa place le temps d’un chapitre flash-back à Francesco Francavilla (écrit par Tynon et Matthew Rosenberg) et son style pulp nappé de pourpre partout. De quoi renouer avec Sombre Reflet (où apparaissait également Gordon Jr.) et conserver une bonne homogénéité graphique entre le présent et le passé (où le style visuelle de Francavilla, aperçu brièvement aussi sur le second tome d’All Star Batman, tranche radicalement avec celui de March).

Entre les rebondissements peu prévisibles, l’intrigue générale palpitante, la grande galerie de personnages, le rythme haletant, l’originalité de l’ensemble et les coups de crayon sublimes, Joker Infinite remporte l’adhésion sur à peu près tous les points d’un excellent début de comic book. Attention à conserver une qualité si élevée par la suite, garder l’équilibre entre les œuvres cultes du passé (Killing Joke, Année Un…) et celles du présent (Joker War, Batman Infinite…) tout en jonglant entre les genres (dramatiques voire tragiques, action, aventure, humour noir…) avec brio ! Sur ce site, c’est un coup de cœur pour ce premier tome, La chasse au clown.

À noter que Punchline n’apparaît pas (ce sera dans le prochain tome) même si elle est brièvement mentionnée (et orne quasiment toutes les couvertures variantes en galerie à la fin). Son histoire était présente dans les back-ups en VO mais étonnamment pas ici, probablement pour être compilé dans un récit complet à l’occasion… À l’instar des tomes de la gamme Infinite, un guide de lecture centré sur le personnage phare de l’œuvre (ici le Joker même si Gordon mérite tout autant sa place) ferme l’ouvrage.

[À propos]
Publié par Urban Comics le 25 février 2022. Contient : The Joker #1-6

Scénario : James Tynion IV, Matthew Rosenberg
Dessin & encrage : Guillem March, Francesco Francavilla
Couleur : Arif Prianto, Francesco Francavilla

Traduction : Jérôme Wicky
Lettrage : MAKMA (Sabine Maddin et Stephan Boschat)

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All Star Batman – Tome 2 : Les fins du monde

Après un premier tome en demi-teinte, la série All Star Batman se poursuit dans un second volume (sur trois) plus que passable… Explications.

[Résumé de l’éditeur]
Un fléau menace la planète : le résultat d’un plan méticuleusement pensé par un redoutable adversaire du Chevalier Noir. Affrontant tour à tour Mister Freeze, Poison Ivy et le Chapelier Fou, Batman tente de remonter la piste de ce criminel de grande envergure. De son côté, Duke Thomas perfectionne ses talents de détective face au terrible Sphinx !

[Critique]
À l’instar du tome précédent, le résumé d’Urban Comics relate parfaitement ce court volume puisque les quatre chapitres se composent tous d’une histoire mettant en scène le Chevalier Noir et un de ses ennemis. C’est Mister Freeze qui ouvre le bal, solidement croqué par un Jock en bonne forme qui cristallise avec brio le célèbre antagoniste de glace. Le style graphique si singulier de Jock (Sombre Reflet, Le Batman Qui Rit…) fait mouche, sublimé par des teintes bleutées épousant la blancheur du lieu et des personnages avec de rares touches d’autres couleurs. Et heureusement que les planches sont un régal car le scénario de Scott Snyder est verbeux, dense, confus, etc. in fine peu intéressant. Seule sa conclusion permet d’avancer un peu…

… et de rebondir dans un tout autre univers, celui de Poison Ivy, cette fois dessiné par Tula Lotay avec une approche radicalement différente de son prédécesseur mais toujours avec une patte atypique et inédite parmi les productions de comics. À l’ambiance plus chaude (forcément), on ne retient à nouveau pas grand chose du rapide affrontement entre Pamela Isley et Batman.

Suit un troisième épisode, cette fois croqué par Giuseppe Camuncoli et érigeant le Chapelier Fou en vilain à combattre ; comme d’habitude, dans une séquence onirique singeant Alice au pays des merveilles… Graphiquement, Camuncoli se démarque moins et reste plus convenu dans son style mais toujours au-dessus de la masse de l’industrie.

La conclusion de ces trois récits se déroule dans un quatrième chapitre à nouveau signé Jock et à l’ambiance plus sombre. Tout converge vers un quatrième ennemi célèbre (que nous ne dévoilerons pas) avec plus ou moins de cohérence mais, hélas, peu d’enthousiasme. Depuis le début on ne croit pas à grand chose et on ne se passionne guère pour cette aventure « exotique ». Faute à une succession de dialogues ou textes narratifs pompeux voire inutiles (alors qu’il n’y avait pas besoin pour faire simple et aller à l’essentiel), surtout, pas très excitant avec un sentiment de déjà-vu. On s’ennuie et on décroche plus qu’autre chose dans cette évolution un brin convenu, la dernière ligne droite rehausse un peu l’ensemble, malgré ses improbabilités, mais c’est loin d’être suffisant !

En marge de cette histoire principale, les back-ups de la série montrent l’évolution de Duke Thomas, face au Sphinx cette fois (après Zsasz dans le premier opus). Dessiné par Francesco Francavilla (complice de Jock sur Sombre Reflet), c’est un complément appréciable et bien plus passionnant que la série mère. L’occasion de croiser Daryl/M. Bloom aussi (issu de La Relève). Dommage que la finalité de l’intrigue soit décevante et appelle à une suite (qui… ne sera dans le troisième opus, un comble !).

Les fins du monde est donc un volume (nommé « cycle » dans sa version magazine) qui séduit par ses illustrations sortant des sentiers battus mais qui peine à convaincre par son scénario, notamment ses multiples dialogues, inutilement denses et un peu confus, comme souvent chez Scott Snyder (en particulier dans sa saga Batman Metal). Si le premier tome n’était pas parfait, il avait le mérite d’offrir un divertissement honorable et sympathique ; ce n’est pas le cas ici du second volume, davantage pénible et bavard malgré son élégante proposition graphique…

[À propos]
Publié par Urban Comics le 2 mars 2018. Précédemment publié dans Batman Rebirth #8 à #11 (janvier à avril 2018).

Contient All-Star Batman #6-9

Scénario : Scott Snyder
Dessin : Jock, Tula Lotay, Giuseppe Camuncoli, Francesco Francavilla
Encrage additionnel : Mark Morales
Couleur : Matt Hollingsworth, Tula Lotay, Dean White, Lee Loughridge, Francesco Francavilla

Traduction : Jérôme Wicky
Lettrage : Stephan Boschat (studio MAKMA)

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