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Nightwing Rebirth – Tome 04 : Blockbuster

Après un troisième tome qui redonnait ses lettres de noblesse à Nightwing, que vaut ce quatrième et avant dernier tome de la série ?

[Résumé de l’éditeur]
C’est maintenant à Blüdhaven que Dick Grayson joue son rôle de justicier nocturne sous le masque de Nightwing. S’il s’est donné pour mission de protéger les moindres recoins de son nouveau foyer, il découvre rapidement qu’il marche sur les plates-bandes d’un certain Blockbuster, qui souhaite débarrasser Blüdhaven de ses armes les plus mortelles. Dick se serait-il trouvé un nouvel allié surpuissant pour l’aider dans sa lutte… ou se jette-t-il dans la gueule du loup en arpentant les rues de sa nouvelle ville ?

[Début de l’histoire]
Dick est amoureux de Shawn mais leur couple bat de l’aile, entre les maladresses orales du jeune homme (ses nombreux doutes, sa confiance qu’il accorde à lui-même et sa compagne, l’éventuelle paternité…) ainsi que son activité nocturne, c’est compliqué…

Quand Roland Desmond, un mystérieux homme ayant la capacité de décupler sa force et devenir Blockbuster, se dresse sur son chemin, Nightwing découvre avec étonnement que cet étrange individue ne lui veut pas (forcément) de mal.

Dans l’ombre, Requin-Tigre, un vieil adversaire de Nightwing tend un piège au héros…

[Critique]
Le comic se scinde en deux parties : Blockbuster (quatre chapitres) puis Spyral (trois épisodes). Le premier récit est une énième aventure convenue et peu originale, le second est – comme son titre l’indique – connecté à l’ancienne organisation d’espionnage dans laquelle officiait Dick dans la sympathique série Grayson. C’est même clairement la suite, ce qui peut dérouter les non connaisseurs. Clairement, ce Nightwing Rebirth pourrait être considéré comme le tome 3.5 ou 4 de Grayson… L’intérêt de cet ensemble décousu se situe ailleurs : dans l’évolution de la relation entre Dick et Shawn.

Dans Blockbuster, Dick affronte plusieurs ennemis avec une facilité déconcertante et sans aucun moments épiques ou dramatiques, à l’inverse du précédent tome qui soignait un peu plus ses antagonistes. Le fameux Blockbuster génère peu d’empathie et, une fois de plus, on se fiche un peu de tous ces protagonistes (nouveaux et anciens, comme les Échappés par exemple, cf. tome 2). Même Requin-Tigre (croisé dans Sombre Reflet et Grayson) s’avère très en retrait. L’épisode qui fermait l’ouvrage précédent trouve un écho ici dans l’utilisation d’une arme/gadget qui devient un Deus ex machina peu inspiré… Sans surprise, ce sont les échanges entre Dick et Shawn qui relèvent un peu le niveau, également dans le second segment de la bande dessinée.

En effet, dans Spyral, le retour d’Helena/Huntress, de l’Agent 1 et d’un « mort » sont intrigants et bien rythmés mais vite expédiés. Impossible de comprendre qui sont ces personnes (dont les filles de St Hadrien) sans avoir suivi les trois tomes de Grayson. Aucune contextualisation de l’éditeur si ce n’est « allez donc lire Grayson pour tout comprendre ». Rude ! Certes, les fans de Grayson (dont l’auteur de ces lignes) seront contents de retrouver cet univers quelques temps mais cette publication dénote avec le reste des aventures de Nightwing, même si ces trois épisodes restent brièvement connectés au reste (encore une fois : grâce et avec Shawn notamment, dans sa conclusion en particulier).

Le scénariste Tim Seeley était co-auteur de Grayson avec Tom King, il n’est donc pas anodin d’y découvrir cette prolongation de la série, voire conclusion ici. Il se murmure d’ailleurs que le binôme n’avait pas pu achever son run comme il le souhaitait, d’où cette opportunité (un brin maladroite)… Néanmoins, pas de quoi se réjouir, les séquences ne sont pas les meilleures de ce qu’a pu offrir le duo par le passé. Si Urban Comics compte rééditer Grayson en un seul ou deux volets intégrales, il serait judicieux d’y inclure ces trois derniers épisodes.

Difficile donc d’apprécier l’entièreté de ce quatrième volume de Nightwing Rebirth, c’est vite lu, vite oublié malgré le retour de Spyral/Grayson. On retrouve une succession de combats classiques et d’échanges peu passionnants. Reste, comme toujours, le capital sympathie de Dick, son alchimie avec Shawn et des dessins plutôt chouettes, entre découpage stylisé et colorisation efficace. C’est toujours ça de pris malgré les différents artistes opérant, les habituels (Jung, Fernandez et Sotomayor) et les novueaux, cf. les crédits dans À propos. Le scénariste Tim Seeley continue son histoire inégale ; le quotidien de Dick/Nightwing est plus intéressant dans sa vie intime que combative.

Bien sûr, on pourra analyser et extrapoler foule de chose, sur les méthodes du justicier et la dure réalité du terrain, sur sa « fragilité » et donc proximité avec nous, simples lecteurs, mais cela reste tellement sommaire voire paresseux d’un point de vue créatif et intellectuel que ça ne vaut pas le coup. Ce n’est d’ailleurs probablement pas le but de l’auteur, qui se contente de livrer un énième « divertissement sympathique mais sans plus ». Il ne reste plus qu’un seul court tome (cinq chapitres) pour tirer la série Nightwing Rebirth vers le haut, ça s’annonce difficile…

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 14 septembre 2018
Contient : Nightwing (Rebirth) #22-28

Scénario : Tim Seeley
Dessin : Miguel Mendonça, Minkyu Jung, Javier Fernandez
Encrage : Vicente Cifuentes, Minky Jung, Diana Comesa, Javier Fernandez, Diana Egea
Couleur : Chris Sotomayor

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (Studio Makma)

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