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Les jeunes filles et la mort

Neuf chapitres (et un court prologue) composent cette histoire publiée dans les magazines Batman Hors-Série #1 et #2 en septembre et décembre 2005 par Panini Comics.

Batman Les Jeunes Filles et la Mort[Histoire]
Ra’s Al Ghul, 600 ans, se meurt. Il sollicite Bruce Wayne/Batman (il connaît son identité) de lui laisser un puits de Lazare pour se ressourcer et continuer d’être immortel mais le Chevalier Noir estime qu’il ne lui doit rien et préfère les détruire. Le terroriste international propose alors un échange au milliardaire : un puits contre une potion chimique qui lui permettrait de dialoguer avec ses parents morts. La tentation est grande…

Parallèlement, une mystérieuse femme, Nyssa, souhaite la mort de Ra’s Al Ghul et veut s’allier avec Batman dans cette tâche. Elle ira même jusqu’à tuer et ressusciter Talia Al Ghul, afin que celle-ci nourrisse également une haine farouche envers son père.

Batman Nyssa Al Ghul[Critique]
Mini-série écrite par le talentueux Greg Rucka (Gotham Central) et dessinée par Klaus Johnson (encreur de Frank Miller sur The Dark Knight Returns et dessinateur de Grant Morrison présente Batman – Tome 0 : Gothique), Les jeunes filles et la mort met du temps à démarrer. Faute à d’incessants flash-backs entre Nyssa et Ra’s Al Ghul. Si l’ennemi immortel brille par son charisme et son « élégance », Nyssa (on comprend vite qu’il s’agit de sa fille) ne génère guère d’empathie. C’est le principal problème de cette histoire. Ce nouvel antagoniste féminin a été créé spécialement pour cette mini-série mais il est difficile de s’y attacher. On comprend ses motivations et son parcours, la séquence dans un camp de concentration est particulièrement touchante et éprouvante — mais ça ne suffira pas à réellement s’attacher au personnage — et par conséquent sa haine viscérale, et justifiée, envers Ra’s Al Ghul. L’évolution de Nyssa est à ce sujet relativement cohérente, et plaisante.

Celle de Bruce Wayne (ici moins présent en tant que Batman, avec moins de scènes d’action, ce qui n’est pas plus mal) est passionnante car inattendue et originale. Le Chevalier Noir rencontre en effet ses parents, qui lui font la morale. Cette séquence apporte une touche atypique au récit et justifierait presque à elle seule sa lecture.

Ra's Al Ghul NaziLes dessins de Klaus Johnson portent la patte indéniable de l’artiste, avec leur côté un peu « carré » (rappelant parfois brièvement Miller qu’il a encré des années avant) et donnent un côté visuel original. Malheureusement, ses planches sont inégales, certains visages sont parfois dignes de simples brouillons et les mensurations corporelles apparaissent de temps à autre faussées. Les fonds vides, juste colorés, et les traits parfois très gras, n’aident pas non plus rendre le tout plus joli.

Les jeunes filles et la mort est donc une histoire bancale, suffisamment intrigante pour être lue, plus ou moins bien dessinée, proposant de bonnes choses : des flash-backs osés dans des contextes historiques douloureux (Ra’s Al Ghul en officier nazi, les déportés, etc.), la balade de Batman dans Gotham avec ses défunts parents, la relation entre Nyssa et Talia, la fin surprenante, etc. Malheureusement, le personnage principal, Nyssa, n’est pas forcément des plus attachants et sa trop mise en avant déséquilibre un récit qui s’annonçait prometteur. Légère déception mais à découvrir tout de même pour les raisons évoquées ci-dessus.

Une suite indirecte a été publiée quelques mois après, sous le titre Ra’s al Ghul : Année Un, à découvrir sur cet article.

Martha Wayne[À propos]
Publiée en France dans les magazines Batman Hors-Série #1 et #2 en septembre et décembre 2005 par Panini Comics.

Titre original : Death & The Maidens
Scénario : Greg Rucka
Dessin et encrage : Klaus Johnson
Couleur : Steve Buccellato

Première publication originale du prologue dans Detective Comics 783 en août 2003 puis dans Death & The Maidens d’octobre 2003 à août 2004.

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Les jeunes filles et la mort (Death and the Maidens) [en anglais]

Nyssa et Talia Al Ghul

La Lame d’Azrael

Introduction de la longue saga Knightfall (avec La Revanche de Bane), La Lame d’Azrael est étonnamment sortie en même temps que le dernier tome. Il est évidemment conseillé de lire cette histoire avant Knightfall. Ce titre avait déjà été publié en avril 1993 chez Comics USA, simplement intitulé Azrael.

la lame d'azrael[Histoire]
Un étudiant de Gotham City, Jean-Paul Valley, est surpris par la visite inattendue de son père, mourant, chez lui. Ce dernier, affublé d’un costume mi-médiéval mi-robotique, lui apprend qu’il est Azrael et que son fils va devoir reprendre le flambeau de cet alter-ego punisseur.

Le jeune homme se rend alors en Suisse où il découvre que sa famille se succède depuis le XIVe siècle dans la peau d’Azrael et qu’ils font partie de la lignée de l‘Ordre de Saint-Dumas. Il apprend que son père l’avait entraîné sans qu’il le sache, sous hypnose, depuis son enfance.

Bruce Wayne et Alfred sont également à sa poursuite, enquêtant sur le tueur du premier Azrael : un certain LeHah. Tous se retrouvent en Europe : Jean-Paul en apprenti adepte d’une cause qu’il a du mal à définir juste ou non, LeHah bientôt possédé par un autre démon et Bruce et Alfred vite repérés…

[Critique]
Lecture pas forcément indispensable à la compréhension de Knightfall, mais néanmoins conseillé pour mieux comprendre le personnage de Jean-Paul/Azrael. Ses origines ne sont pas spectaculaires. On a du mal à croire en l’Ordre de Saint-Dumas, à priori œuvrant en secret depuis des lustres, avec des épées enflammées et des cyber-armures… Ainsi que l’entraînement sous hypnose (sic). Le récit s’entache même dans le registre purement fantastique avec les discours confus de réincarnation de démons.

En revanche, situer l’action en Suisse, loin de Gotham City, est excellent. On voit d’ailleurs davantage Bruce Wayne que Batman, ce qui n’est pas déplaisant non plus. La complicité entre Alfred et Jean-Paul est très agréable, on perçoit la probabilité d’un éventuel remplaçant de Batman. Le côté presque schizophrénique de Valley est aussi au rendez-vous, sous son armure l’homme est un tueur acharné. Sous le masque, il est très attachant et pose de nombreuses fois des réflexions sur la moralité.

Ces moments-ci sont donc les meilleurs de la bande dessinée comparés aux autres cités au-dessus, auxquels on peut ajouter un dessin et une colorisation qui ont franchement mal vieillis. Si l’aspect old-school de certains épisode de Knightfall possèdent un petit charme nostalgique, ici c’est tout l’inverse, c’est kitch et laid. L’ouvrage se termine sur le chapitre #488, qui montre Robin et Jean-Paul s’entraîner. Un nouveau « mini-prélude » à Knightfall (qui commence officiellement au #489).

Ces origines de l’ange exterminateur sont donc intéressantes mais pas indispensables, toutefois il est toujours agréable de voir la naissance d’un personnage qui deviendra emblématique dans l’univers du Dark Knight.

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 24 janvier 2014.

Titre original : Batman : Sword of Azrael #-4
Scénario : Dennis O’Neil
Dessin : Joe Quesada
Couleur : Lovern Kindzierski
Encrage : Kevin Nowlan

Publication originale en 1992.

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