Page récapitulative de la série Gotham.
[Histoire]
Tandis que James Gordon propose un « cessez-le-feu » aux sbires du Pingouin, le policier se prend une balle dans le ventre… Entre la vie et la mort, Jim imagine alors son procès !
Bullock enquête sur le tireur (qu’on devine très rapidement — surtout si on regarde le previously), vaguement épaulée par Barbara, toujours enceinte bien sûr, et désirant ardemment quitter la ville (grâce à l’hypothétique création d’un sous-marin par Nygma).
Bruce reçoit Selina dans son manoir pour dîner. Mais Poison Ivy s’invite entre les deux… avec le « chef des mutants » (rencontré dans l’épisode trois de la série).
[Critique]
Après deux épisodes plutôt bons, voire très bons, on retombe dans le « pire » de ce que peut nous proposer Gotham. Techniquement, pas grand chose à signaler, tout est « correct » sans briller non plus (dans la mise en scène notamment, comme à chaque épisode depuis des lustres — ça n’a jamais été l’un des points forts du show). Pour l’anecdote, c’est Erin Richards (Barbara Kean) qui l’a d’ailleurs dirigé (Ben McKenzie/Gordon passe lui aussi derrière la caméra de temps à autre).
Ce « procès de Jim Gordon » sonne comme une pré-conclusion (ratée) à Gotham. L’ensemble reste maladroit : ça revient sur d’anciens moments cruciaux de la saison mais pas vraiment de la série. Alors que tout était réuni pour proposer un moment d’anthologie, quel dommage ! In fine, ça ne s’attarde pas sur grand chose de pertinent et on fait même du surplace narratif avec une conclusion sans intérêt si ce n’est « la volonté de vivre » de Jim… On ne croit pas non plus du tout à la potentielle mort de Gordon, donc l’effet dramatique (via les visions du héros ou l’inquiétude de son entourage) tombe à l’eau. Reste un happy ending un peu surréaliste vu la situation (toujours le no man’s land) et l’évolution des rôles (du trio Jim, Lee et Barbara notamment).
Le traitement de Victor Zsasz est toujours problématique, trop loin du tueur des comics (cf. cette analyse poussée), sans parler de sa scène où il canarde des flics, complètement improbable, donc pas crédible (un autre défaut récurrent dans la série). L’énième facilité scénaristique revient : le « contrôle mental » de personnes, cette fois non par l’hypnose (du Chapelier Fou) ou d’expériences scientifiques (par Hugo Strange) mais bien sûr par le parfum (de Poison Ivy). Cohérent dans les faits mais tellement « simpliste » pour faire avancer l’histoire sans se préoccuper d’une certaine plausibilité… Ces trois éléments rendent bien mieux à travers la lecture d’une bande dessinée que via un medium vidéo : la manipulation de cerveaux est toujours extrêmement difficile à représenter à l’écran et c’est donc rarement « réaliste ».
On apprécie par contre le retour d’Alfred et son dialogue avec Leslie, particulièrement bien écrit. Le majordome est beaucoup trop en retrait dans cette saison 5, c’est bien dommage, priver Gotham de cet atout se ressent sur la qualité générale.
Une petite parenthèse également sur un personnage féminin noire du GCPD apparue soudainement dans cette saison : Harper. Les connaisseurs des comics penseront, forcément, à Harper Row, jeune justicière créée lors du run de Snyder et Capullo débuté avec La Cour des Hiboux. Mais — comme malheureusement trop souvent dans le show — il semblerait qu’il ne s’agisse que d’un clin d’œil anecdotique et non d’une réelle transcription de cette protagoniste inédite, dommage… On peut même aller plus loin dans la critique négative d’un autre personnage féminin : Selina Kyle. Si l’on a du mal à saisir sa relation avec Bruce (problème d’écriture mais pas très important au demeurant tant on ne s’y intéresse guère), on constate que l’actrice qui l’interprète (Camren Bicondova) a pris un peu de poids depuis les précédentes saisons. Elle apparaît un peu plus bouffie et enveloppée. Nul sexisme primaire ici (au contraire, la jeune actrice ne perd pas de son charisme) mais cette « transformation physique » détonne avec… le script. En effet, tout le monde meurt de faim dans Gotham, cela cause donc un autre problème de cohérence. Ce n’est évidemment pas grave en soi mais toujours un peu dommage quand on met bout à bout toutes les petites failles de la série et qu’on est exigeant (mais il ne faut pas l’être pour apprécier la fiction, qui reste très moyenne dans l’ensemble).
Plus que trois épisodes et Gotham s’achèvera. Pas d’épisode la semaine prochaine (14 mars) mais le 21 mars prochain, avec I am Bane, qui montrera sans aucun doute le retour de l’ennemi du rôle-titre. À ce stade, on n’attend plus rien de la série : il reste environ deux heures (les trois derniers épisodes sont déjà appelés « la trilogie finale ») pour conclure l’arc du no man’s land, la suite (et fin ?) de Jeremiah (et donc la création du Joker ?), le retour de Bane forcément, peut-être des clins d’œil à d’autres ennemis éloignés (L’Épouvantail ? Mister Freeze ? Etc.), la naissance de l’enfant de Jim et Barbara (la mort de cette dernière ?) et, évidemment… la première apparition du Dark Knight ! Après tous ces épisodes de la saison cinq qui n’ont pas réellement fait bouger les choses, l’inquiétude est de mise.