Archives de catégorie : Bat-Family

Red Hood – Souriez !

[Résumé de l’éditeur]
Jason Todd est de retour à Gotham City et les problèmes de la ville le poussent à porter le masque à nouveau. La menace numéro un : une nouvelle drogue envahit la ville et son influence grandissante devient extrêmement problématique. Alors qu’il enquête sur l’origine de ce nouveau fléau, l’ancien Robin croisera inévitablement la route du Chevaler Noir. Red Hood et Batman arriveront-ils à unir leurs forces pour arrêter ce nouveau fléau ?

[Critique]
Voilà un excellent récit complet à mettre entre toutes les mains des passionnés de Jason Todd ou Red Hood ! Il aura fallu attendre autant d’années avant d’avoir un titre qui couvre très « justement » la relation conflictuelle entre Bruce/Jason (et mécaniquement Batman/Red Hood). C’est clairement la force de ce Souriez !, traduction de Cheer, le segment de la série Batman : Urban Legends dont est tiré le comic, probablement en « hommage » à l’un des premiers titres français de Killing Joke qui était également Souriez. Il faut dire que le Joker hante évidemment la fiction mais de façon sporadique ; on revoit des évènements d’Un Deuil dans la Famille, dessinés plus ou moins à l’identique ou sous un nouveau jour.

La bande dessinée alterne l’enquête du présent (qui est responsable de la circulation de la nouvelle drogue ?), les conflits intérieurs de Jason (a-t-il bien fait de tuer le père criminel d’un gosse qu’il va probablement rendre orphelin ?), ceux de Batman (son poids de la culpabilité et son échec avec le second Robin) et multiplie les flash-backs. On retrouve donc des scènes « déjà connues » (celles d’Un Deuil dans la Famille comme déjà évoqué) et d’autres inédites (les premiers pas de Jason, un conflit avec le Sphinx, etc.). Tout s’enchaîne remarquablement avec un rythme très prenant.

Red Hood – Souriez ! ne montre pas non plus un Jason Todd assagi et trop « gentil », il n’hésite pas à tuer, il se remet en question, il a toujours un côté impulsif, etc. Chip Zdarsky livre un travail de haute qualité qui manquait étonnamment depuis longtemps sur le célèbre antagoniste. Zdarsky (après son excellent run sur Daredevil) s’est emparé de Batman avec trois séries distincts. Batman : Urban Legends (cette critique donc), The Knight, contant les premières années de Batman (une semi réussite) et la nouvelle série Batman, intitulée Dark City en France (cf. le premier tome, Failsafe). En soignant l’écriture des personnages torturés mais aussi d’une intrigue globale plutôt satisfaisante, il hisse ce one-shot dans la catégorie coup de cœur du site !

L’aventure déçoit peut-être dans le choix de son ennemi principal, inconnu au bataillon se cachant derrière Mr. Freeze – il aurait été plus efficace de reprendre quelqu’un de la célèbre galerie de vilains ou alors de créer un « nouveau » méchant plus charismatique, dommage. Côté dessins, on retrouve Eddy Barrows qui avait signé les aventures de Nightwing (période Renaissance / New 52, cf. les critiques des volumes un à cinq). L’artiste a toujours du mal avec les visages non masqués en gros plan, souvent disgracieux… (cf. ci-dessous) mais le reste fonctionne du tonnerre ! Il y a des postures iconiques, un sentiment de vitesse lors des scènes de poursuite ou d’action, particulièrement dynamiques, une lisibilité générale dans la gestion de l’espace et ainsi de suite.

Quatre autres dessinateurs officient sur le titre (Marcus To, Jesus Merino, Diogenes Neves et Scott Eaton) mais la plupart se contentent des flash-backs, gardant ainsi une certaine homogénéité visuelle globale durant les six épisodes. Par ailleurs, un seul coloriste (Adriano Lucas) s’affaire à l’entièreté du titre, conservant là aussi une empreinte graphique et chromatique efficace donnant l’impression d’un « tout » commun et réussi. Attention, la couverture est une variante de la série Red Hood & the Outlaws (#27), de Yasmine Putri et ne reflète donc pas vraiment l’ouvrage (encore que…) mais attire évidemment l’œil. Ce n’est pas très important mais toujours bon à préciser.

En synthèse, Red Hood – Souriez ! est une proposition scénaristique (et graphique) intéressante, qui change un peu des histoires de l’univers de Batman tout en soulignant la relation conflictuelle mais passionnante entre Bruce/Batman et Jason/Red Hood. La promesse est tenue et l’ensemble tient bien la route à de micro-détails près. Même un lecteur non familier de Todd peut apprécier la fiction, probablement s’ouvrir aux autres récits sur lui ou, à minima, suivre une aventure auto-contenue et assez mature. On recommande donc chaudement !

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 23 juin 2023.
Contient : Batman : Urban Legends #01-06 – Red Hood & Batman : Cheer

Scénario : Chip Zdarsky
Dessin : Eddy Barrows et Marcus To, Jesus Merino, Diogenes Neves, Scott Eaton
Encrage : Eber Ferreira, Marcus To, Jesus Merino, Diogenes Neves, Scot Eaton, Julio Ferreira, Oclair Albert
Couleur : Adriano Lucas

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Cyril Bouquet

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Batman – One Bad Day : Bane

Cinquième opus (sur huit) de la gamme One Bad Day, on s’attarde aujourd’hui sur Bane, créé en 1993 par Chuck Dixon, Doug Moench et Graham Nolan dans La Revanche de Bane, prélude à la grande saga Knightfall. Le célèbre ennemi a bénéficié de plusieurs adaptations (films, dessins animés, jeux vidéo…) mais a surtout été popularisé auprès du « grand public » dans The Dark Knight Rises en 2012, incarné par Tom Hardy. Côté comics, il est apparu après Knightfall dans des rôles « secondaires » à droite à gauche mais occupait une place de premier choix dans le run Batman Rebirth.

[Résumé de l’éditeur]
Si Eduardo Dorrance doit sa stature colossale au venom, c’est également à ce stéroïde qu’il doit ses plus gros ennuis. Sevré depuis longtemps maintenant, Bane a définitivement raccroché son masque de criminel pour se parer de celui d’un catcheur sur le déclin. Aussi, quand il apprend qu’une nouvelle source de venom existe, il va tout faire pour la détruire, afin que personne ne soit victime du poison qui a ruiné sa vie.

[Critique]
Un One Bad Day très intéressant et dans le haut du panier qui sort un peu du lot grâce à sa structure assez singulière (qu’on sera obligé de révéler dans le paragraphe suivant, passez à celui d’après si jamais) ! Dans ce récit complet sur Bane, l’auteur Joshua Williamson propose un « futur proche » à priori alternatif. Comprendre que Bane est de nouveau lutteur/catcheur sans que son passif soit renié. Il est même reconnu comme celui « qui a tué Batman » (en plus de lui avoir brisé le dos des années plus tôt, cf. Knightfall) et vit comme dans un manoir (celui de Wayne ?). L’antagoniste est dépeint avec une certaine mélancolie qui colle étonnamment bien au personnage.

Divisée en trois chapitres, l’histoire use d’une introduction un peu déroutante avant d’enchaîner sur une aventure plus convenue en flash-back (plusieurs parsèment l’ouvrage) en binôme entre Bane et le Chevalier Noir face à un nouvel ennemi. Surtout (attention à la révélation), le titre illustre davantage un « One Good Day » plutôt qu’un « Bad Day ». C’est-à-dire que la fiction ne revient pas sur le jour où tout a basculé pour Bane (malgré des souvenirs récurrents de sa mère et son enfance) et qu’il a choisi « le mal » (la « promesse » non tenue de cette collection de toute façon) mais celui où il peut opter pour l’inverse : le moment où l’on décide de faire le bien. C’est un choix audacieux et qui se marie bien à l’évolution de Bane (même si on peut « déplorer » que, d’une manière générale, les méchants d’anthologie de DC Comics – voire de la culture populaire globale – ne restent jamais réellement « mauvais » et s’adoucissent avec le temps voire deviennent des alliés).

En résulte un parcours plutôt inédit, passionnant dans son introspection de la figure mythique de Bane, moins dans sa quête de recherche du venin (et non venom – le terme en VO – comme l’indique l’éditeur en quatrième de couverture). Les affrontements sont tantôt spectaculaires, tantôt expéditifs (avec deux nouveaux ennemis oubliables). Il y a donc une partie du livre assez convenue et moins originale qui contrebalance bonnes idées et l’écriture assez solide du protagoniste.

Heureusement, les dessins et l’encrage d’Howard Porter couplés à la colorisation de Tomeu Morey apportent une véritable identité visuelle alléchante à l’ensemble. Porter est pourtant capable du pire (Justice League – La Tour de Babel) comme du meilleur (DC Univers Rebirth – Le Badge) ; ce sont probablement les gammes chromatiques peu criardes et contrastées qui apportent la patte graphique efficace (Morey excelle dans le domaine, cf. ses nombreux travaux : les séries Dark City, Batman Infinite, Joker War ou encore Batman/Catwoman, Heroes in Crisis…).

Côté écriture, Williamson est un habitué de DC Comics. Il a signé toute la longue série Flash Rebirth (onze tomes !), incluant les segments que le bolide écarlate partage avec Batman, comme dans Le Badge et Le Prix par exemple. Il a aussi œuvré sur Batman (Batman Infinite – Tome 4 : Abyss, la série Robin Infinite, Shadow War, Le Batman Qui Rit – Les Infectés…) et divers titres qui regroupent plusieurs héros et antagonistes (Justice League vs. Suicide Squad, DC Infinite Frontier, Dark Crisis, Justice League – No Justice…). En somme, c’est un auteur accompli, plus ou moins architecte de l’ère DC Comics actuelle (Infinite) qui maîtrise très bien son univers et réussit habilement cet exercice sur Bane – ce qui le sort un peu de sa zone de confort.

On conseille donc cet One Bad Day – avec celui du Sphinx et de Freeze (et on met de côté ceux sur Double-Face et Le Pingouin). Reste l’éternelle équation subjective : est-ce qu’un récit de ce genre et d’une soixantaine de pages vaut 15 € ? C’est toujours difficile d’arbitrer, d’autant qu’une éventuelle compilation des trois One Bad Day recommandés (à ce stade) coûterait à peine quelques euros de plus (contre 45 € à date séparément)… Rendez-vous cet été pour les trois derniers : Catwoman, Ra’s al Ghul puis Gueule d’Argile.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 7 juillet 2023.
Contient : Batman : One Bad Day – Bane #1

Scénario : Joshua Williamson
Dessin : Howard Porter
Couleur : Tomeu Morey

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Studio Myrtille (Christophe Semal)

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Batman Superman World’s Finest – Tome 1 : Le diable Nezha

Le grand retour d’une série consacrée à Batman et Superman ! Affublé du titre historique (World’s Finest), ce premier tome place son intrigue à l’époque où Robin est encore Dick Grayson. Découverte.

[Résumé de l’éditeur]
Depuis une attaque chimique dévastatrice, suite à une confrontation avec Metallo, les pouvoirs de Superman ne sont plus ce qu’ils étaient… Pour retrouver sa force d’antan, l’Homme d’Acier n’a d’autre choix que de se tourner vers le justicier de Gotham : le Chevalier Noir. Ensemble, les deux plus grands super-héros que le monde ait jamais connus vont devoir explorer toutes les pistes possibles pour délivrer l’Homme de Demain de son mal… allant jusqu’à enrôler une nouvelle équipe : la Doom Patrol.

[Début de l’histoire]
Metropolis est attaqué par Poison Ivy et Metallo ! Superman les combat avec l’aide de Batman et Robin (Dick Grayson). Zod ne tarde pas non plus à se montrer face à… la Doom Patrol !

Dans l’ombre, un autre ennemi fait surface : le diable Nezha. Les justiciers vont devoir s’allier et repousser leur limite pour affronter ces multiples menaces.

[Critique]
L’homme d’acier et l’homme chauve-souris en comics, c’est une longue histoire. Elle est résumée dans l’avant-propos du livre mais contentons-nous, sur ce site, de rappeler les quelques sorties existantes en France. Tout d’abord les deux ouvrages de Jeph Loeb, sobrement intitulés Superman Batman (cf. les critiques du tome 1 , pas trop mal au scénario, davantage clivant aux dessins, et du tome 2, moins réussi et plus indigeste). Ensuite, le célèbre récit complet L’étoffe des héros (pas encore chroniqué sur ce site mais assez moyen selon les modestes souvenirs de l’auteur de ces lignes). Enfin, la dernière série en date (avant cette World’s Finest) était tout simplement (en VO) Batman/Superman et s’était répartie en France dans Le Batman Qui Rit – Les Infectés (2020) puis dans les volumes 3 et 4 de Batman Bimestriel Infinite (fin 2022 et début 2023, cf. index – pas encore lu).

Aujourd’hui, la relance d’une aventure commune entre les deux super-héros apporte un vent de fraîcheur où brille notamment une partie graphique haute en couleur, un scénario simpliste mais efficace (contenant une excellente idée mais peu développée – on y reviendra) et une vaste galerie de protagonistes. Supergirl, Robin, la Doom Patrol et quelques autres figures de DC Comics gravitent autour de Batman et Superman. En cinq chapitres, l’équipe va affronter le puissant diable Nezha (titre de ce premier tome) – un sixième épisode un peu déconnecté ferme l’ouvrage. L’intrigue permet surtout à son auteur Mark Waid et au binôme Dan Monra/Tamra Bonvillain (dessinateur/coloriste) de s’éclater. On est dans un pur blockbuster mainstream (comme pouvaient l’être Justice League vs. Suicide Squad dans une moindre mesure).

Mark Waid est un scénariste réputé chez DC qui a signé des titres mémorables. On lui doit un long travail exemplaire (huit ans !) sur Flash par exemple (à découvrir dès juin 2023 dans The Flash Chronicles 1992) mais aussi le chef-d’œuvre Kingdom Come ou encore Superman – Les origines (très conseillé). Il a également travaillé sur l’excellente série 52, se déroulant après Infinite Crisis (cf. index des crises DC) et la série Justice League of America (rééditée en sept volumes après avoir eu droit à des sorties sous forme de récits complets pour La tour de Babel et Ascension).

Un artiste accompli également responsable éditorial chez DC Comics qui a contribué à des créations d’univers comme Gotham by Gaslight par exemple. Après plusieurs années chez Marvel ou ailleurs, Mark Waid a signé son grand retour chez DC et élabore un nouvel univers. Urban Comics le mettra en avant en juin prochain (cf. leur article récapitulatif), en plus de la publication de son début de run sur Flash, le très attendu Planet Lazarus – Tome 1 : Batman vs. Robin sera proposé,  ainsi que le second tome de Batman Superman World’s Finest.

Revenons sur le premier justement. La lecture est limpide, rythmée (on ne s’ennuie pas) et globalement accessible (si vous n’avez pas lu de comics sur la Doom Patrol mais que vous avez vu l’excellente adaptation en série TV ça devrait aller, sinon ce n’est pas très grave). On sent l’amour de Waid pour l’âge d’argent des comics, une époque moins sombre où les super-héros étaient davantage « optimistes ». Succession de combats, stratégies et retournements de situation agrémentées de la fidèle amitié et complicité des deux justiciers et leurs alliés de marque. C’est pile ce qu’on vient chercher dans World’s Finest donc rien à dire de plus à ce niveau-là. Certes le récit n’est pas forcément marquant, il remplit le contrat du fameux « divertissement efficace » (c’est, certes, peu exigeant mais ce n’est pas toujours aussi aisé que ce qu’on pourrait penser pour y arriver – cf. Justice League – Endless Winter qui cumulait poncifs et restait anecdotique, in fine).

Au cours de la fiction (attention aux révélations qui vont suivre – passez au paragraphe suivant et ne descendez pas jusqu’en bas de cette critique pour ne pas voir l’illustration associée), un être improbable fait son apparition : la fusion de Batman et Superman ! Difficile de savoir s’il s’agit d’une sorte de rapprochement mental entre les deux surhommes ou autre chose mais c’est terriblement jouissif ! Malheureusement cela ne dure que quelques planches… On aimerait revoir cet incroyable personnage dans une série entièrement consacrée à « lui ». Les guillemets sont de mise car on lit bien les pensées des deux héros, il y a donc une coexistence simultanée. Une anomalie encore jamais explorée chez DC Comics et qui mériterait un traitement à part.

Du reste, pas grand chose à dire, on apprécie la dynamique globale de l’ensemble et les différentes interactions de groupes, aussi bien celles de Batman et Superman que Batman et Robin, Robin et Supergirl, la Doom Patrol, etc. Il ne faut pas s’attendre à une œuvre « intellectuelle » (ce n’est pas un défaut) ou proposant des réflexions et analyses très poussées (comme beaucoup de comics du genre de toute façon) mais un festival de jolies scènes d’action et figures familières de DC attachantes, au-delà du duo du titre.

Visuellement, l’ensemble du titre est superbe ! Il faut dire qu’il bénéficie du duo de choc évoqué plus haut : Dan Mora et Tamra Bonvillain (déjà en équipe sur la série Once and Future, écrite par Kieron Gillen). L’action est hyper lisible, fluide et dynamique. Les personnages aisément reconnaissables et leurs émotions palpables. Ça fourmille de plein de couleurs vives, c’est soigné, c’est joli, ça fait le taf. Mora gagne en couleurs « vives » grâce à Bonvillain mais perd (peut-être) l’austérité et l’approche plus « réaliste » que lorsqu’il travaille avec Jordie Bellaire pour la colorisation, cf. Batman Detective Comics Infinite. Travis Moore s’occupe de l’épilogue dans un style plus conventionnel (cf. avant-dernière image de cet article). En synthèse, pour 17 € ce premier opus vaut clairement le coup si vous savez ce que vous venez chercher. La suite est alléchante (sortie prévue le 30 juin prochain) car elle verra une personne extraterrestre atterrir sur Terre (comme Superman en son temps) et pris sous l’aile aussi bien par Batman et le kryptonien que… le Joker (et The Key) !

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 6 janvier 2023.
Contient : Batman / Superman World’s Finest #1-6

Scénario : Mark Waid
Dessin & encrage : Dan Mora, Travis Moore
Couleur : Tamra Bonvillain

Traduction : Yann Graf
Lettrage : Makma (Gaël Legeard, Maurine Denoual, Lorine Roy et Stephan Boschat)

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