Après l’évènement Le Deuil de la Famille, la fameuse Bat-Family devenait « brisée », comme le souhaitait le Joker. C’est le cas pour Nightwing, comme on peut le constater dans le troisième tome de sa série : Hécatombe.
Qu’en est-il de Batman ? Comment ressent-il cet après Deuil de la Famille ? Pas vraiment le temps pour lui de s’en remettre car son fils, Damian Wayne, meurt peu après (à lire dans Batman Saga Hors-Série #3 et dans le Grant Morrison présente Batman #8, sorti en mai). Avant d’entamer son Zero Year, voici ce qu’a concocté Scott Snyder pour Batman, dans les chapitres 18, 19 et 20 (à noter que le deuil de son fils est visible dans d’autres séries, comme Batman & Robin, etc.).
Batman #18 : Résiste [Publié dans Batman Saga #20]
Harper et Cullen (aperçus juste après la fin de La Nuit des Hiboux, dans Batman #12 : L’esprit dans la machine) rendent visite à leur père, à la prison Blackgate. Peu après Harper suit Batman et s’inquiète énormément pour lui, elle constate qu’il use d’une violence inouïe, peu habituelle et à la fois de jour comme de nuit. Elle décide de le rencontrer…
La sœur et le frère mi-punk, mi-justiciers, sont de nouveaux personnages qu’il est agréable de recroiser. Ils donnent également une place de choix à la ville, comme dans chaque histoire de Snyder. Ici, c’est évidemment le deuil qui est abordé. Le deuil d’un père envers son fils, d’un justicier envers son collègue, mais pas du « deuil de la famille » concoctée par le Joker.
Batman #19-20 : Homme de nulle part (1ère et 2ème partie) [Publié dans Batman Saga #21]
Un homme prend en otage une jeune femme et la ceinture de dynamites. Gordon arrive sur les lieux et découvre avec stupéfaction qu’il s’agit de… Bruce Wayne !
Batman enquête sur cet imposteur et découvre rapidement qui se cache derrière ce mystère. Par ailleurs il n’est pas prêt à faire le deuil de son fils…
Cette histoire se voulait être surprenante (elle a été publiée dans le cadre du mois « WTF ?! » aux États-Unis, à savoir « what the fuck ?! / c’est quoi ce truc ?« ) mais c’est complètement raté. Les dessins de Capullo sauvent un peu la mise mais rien de très intéressant se passe. Alfred fait référence au Joker mais il est coupé directement par son maître qui lui interdit de mentionner le sujet. À noter également, une référence de Gordon à l’An Zéro, début de son amitié avec Bruce Wayne. La dernière planche s’avère particulièrement émouvante.
Batman #19-20 (back-up) : Feux Follets (1ère et 2ème partie) [Publié dans Batman Saga #22]
Superman vient voir Batman pour épauler son ami dans sa douloureuse perte. Les deux se retrouvent coincé dans un entrepôt face à… un spectre.
Incantations magiques et fantôme contre Superman et Batman. C’est ridicule et sans utilité. Les petites mentions sur la force et la nécessité de l’amitié sont bienvenues mais très clichés…
•
>> Nous avons donc trois chapitres qui s’inscrivent dans la logique du deuil, mais nullement celui orchestré par le Joker peu avant. Tout est centré sur la mort de Damian, ce qui se comprend et se justifie amplement. Il faut donc se tourner vers les alliés de Batman pour savoir précisément si le plan du Clown du Crime a fonctionné: Robin, Nightwing, Batgirl, Red Hood et Red Robin.
Robin étant mort, impossible de savoir si pour lui il y a eu une fissure psychologique envers son mentor juste après les évènements survenus dans Le Deuil de la Famille. Nightwing a quant à lui bien éprouvé une blessure intense, on le constate dans Hécatombe. Pour les trois autres, ce sera dans un prochain article.
Après ces chapitres, Snyder a lancé un immense arc en douze numéros (L’An Zéro), seul le chapitre #28 n’en fait pas partie (on y retrouvera à nouveau Harper) et il faudra attendre le chapitre #34 pour revenir dans le présent, et par conséquent voir si la folie du Joker a modifié quelque-chose d’autre…
Pour l’instant, il y a toujours ce sentiment de pétard mouillé pendant la lecture du Deuil de la Famille, sauf si Morrison avait prévenu Snyder et que la fin des deux récits concordent et le titre a alors un double sens ; mais cela paraîtrait étrange car trop indirect dans les deux séries. Cela relève surtout d’une hasardeuse coïncidence qui peut servir d’excuse…