En juin 2006, Panini Comics publie le cinquième hors-série de son magazine Batman consacré à l’emblématique Ra’s al Ghul. Cette mini-série se déroule peu après Les jeunes filles et la mort.
[Histoire]
Dans Gotham, les personnes qui sont censées mourir (suites à des maladies, des impacts de balle, des accidents, etc.) semblent étrangement ne pas succomber définitivement à leurs blessures. Elles restent plus ou moins en vie dans un état végétatif. Batman enquête pour comprendre comment cela est possible.
Parallèlement il reçoit une lettre posthume de Ra’s al Ghul son ancien ennemi immortel (censé être mort à la fin de Les jeunes filles et la mort). Celui-ci scande par écrit son éternel envie de désigner le Détective son digne héritier ; il raconte aussi ses souvenirs des anciens siècles, sa découverte des premiers fruits conférant le pouvoir d’immortalité, sa crainte de sombrer (un peu) dans la folie après chaque plongeon dans un puits de Lazare, son amour pour la nature et son désir d’anéantir une bonne partie des humains qu’il juge responsable de la pollution et de la destruction de la Terre. L’éco-terroriste justifie ses actes et emmène Batman dans un jeu de piste mystérieux par la même occasion.
[Critique]
Découpée en deux chapitres, cette curieuse Année Un de Ra’s Al Ghul excelle dans le premier mais, hélas, perd en qualité, voire en intérêt dans la seconde. Le début annonce en effet une mystérieuse épidémie qui empêche les gens de mourir (qui sera poussé à l’excès avec la résurrection des morts par la suite, ce qui est dommage) et surtout montre le passé de l’emblématique « Tête de Démon ».
Un style visuel typiquement inspiré des estampes japonaises est dès lors utilisé pour les (nombreux) flash-backs. Le résultat, aux tons pastels colorés, est remarquable (pas toujours) mais dénote avec les scènes se déroulant dans le présent et leur côté sombre. Graphiquement il n’y a donc rien à redire.
Côté scénario, arrivé à la fin du récit, l’ensemble est confus : Ra’s Al Ghul n’est donc pas vivant mais il avait réussi à faire des morts de Gotham des zombies qui en avaient après Batman (sic)… Du propre aveu d’Alfred, qui s’adresse plus au lecteur qu’à son maître, dans les dernières cases : « Vous avez fait courir Ubu [un homme de main de Ghul] pour rien, cela je l’ai compris… la suite est moins claire. » La suite est donc une réponse de Bruce expliquant qu’une formule chimique permet de recréer un puits de Lazare, ce qu’il fait dans sa Bat-cave ; il assène que si Ra’s souhaite revenir, il l’attend de pied ferme.
Ra’s al Ghul : Année Un est donc inégal : de jolies planches, alternant deux styles très différents, servent une double histoire. L’une, très réussie, retraçant certains moments de la vie de l’éco-terroriste, l’autre, moins prenant, portant une intrigue sur des zombies et des explications assez floues et peu plausibles, dommage.
[À propos]
Publiée en France dans le magazines Batman Hors-Série #5 en juin 2006 par Panini Comics.
Titre original : Year One : Batman/Ra’s al Ghul
Scénario : Devin Grayson
Dessin : Paul Gulacy
Encrage : Jimmy Palmiotti
Couleur : Laurie Kronenberg
Première publication originale en juin et juillet 2005.
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Ra’s al Ghul : Année Un
Year One : Batman/Ra’s al Ghul [en anglais]